En Ethiopie, les parlementaires s’apprêtent à faire adopter un projet de loi qui inscrirait l’homosexualité parmi les crimes impardonnables en vertu de la loi éthiopienne sur l’amnistie.
En Ethiopie, les relations homosexuelles sont illégales et les personnes reconnues coupables d’en avoir eu sont passibles d’une peine d’emprisonnement pouvant atteindre 15 ans. Une détention de 25 ans peut être infligée dans les cas de personnes infectées par le VIH lors de relations entre personnes de même sexe.
A l’arrivée de chaque nouvelle année en Ethiopie, il est fréquent que le président accorde l’amnistie à des milliers de détenus. Cependant, le projet de loi dont il est question prévoit que le président serait dépouillé de son pouvoir d’amnistier certains criminels, dont ceux ayant eu des relations homosexuelles.
Homophobie généralisée
L'homophobie est une attitude généralisée en Ethiopie. En 2007, l’enquête de l’Institut Pew avait estimé à 97% le nombre de personnes rejetant l’homosexualité dans ce pays de 93 millions d’habitants. Il figurait en avant-dernière place des 45 pays sondés. Il risque donc d'y avoir beaucoup de monde à la grande manifestation qui aura lieu dans la capitale le 26 avril prochain, sous le slogan "Gardons la culture étrangère et l’homosexualité à distance". Le Forum de la jeunesse d’Addis Abeba et l’Eglise orthodoxe espèrent réunir 200.000 personnes.
Un crime dans 38 pays d'Afrique
Selon Amnesty International, l’homosexualité est actuellement criminalisée dans 38 pays africains, soit 70% du continent. L’Ouganda et le Nigéria ont récemment renforcé les punitions criminelles dont sont passibles les homosexuels.
P. A.