Depuis l’adoption du « décret Marcourt », qui redéfinit l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles, les relations sont très tendues entre les universités et le ministre Jean-Claude Marcourt (PS).
L’Université catholique de Louvain a assigné le 1er avril dernier la Fédération Wallonie-Bruxelles devant la justice, estimant que la loi sur le financement de l’enseignement n’est pas correctement appliquée.
Dans la répartition de ses subsides aux établissements de l’enseignement supérieur, la Fédération Wallonie-Bruxelles finance les étudiants des grosses universités (UCL ou ULB) à hauteur de 85% et ceux des institutions plus petites (comme les FUCaM ou Saint-Louis) à hauteur de 100%.
Deux conséquences des changements à l’UCL et l’ULB
Selon la loi, l’UCL devrait bénéficier d’un refinancement de 14 millions d’euros suite à la fusion entre l’UCL et les Facultés universitaires catholiques montoises (Fucam) en 2011.
Si l’Alma Mater obtenait gain de cause, elle pourrait gagner un subside de 3,5 millions d’euros supplémentaires par an, soit 14 millions d’euros entre 2013 et 2016.
Mais l’Université libre de Bruxelles n’est quant à elle pas du tout contente. Elle estime que les dispositions lui sont trop préjudiciables, rapporte mercredi le quotidien économique L’Echo.
Alors que l’UCL réclame l’application d’une disposition de la loi… l’ULB exige que la même disposition soit supprimée car trop préjudiciable pour elle. L’échec de sa fusion avec l’Université de Mons ne lui a en effet pas permis de bénéficier de la fin du plafond.
Des questions en suspens
Le nouveau recteur de l’UCL, Vincent Blondel, aura fort à faire pour « recoller les morceaux », tant avec le gouvernement communautaire qu’avec ses collègues recteurs.
En effet, le nouveau « décret Marcourt » prévoit que les universités et hautes écoles collaborent entre institutions de réseaux différents. Ces différentes collaborations doivent être chapeautées par une sorte de super-institution, baptisée « Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur ». Tournant le dos à l’autonomie des réseaux, l’ARES devrait coordonner les filières d’études et les programmes de recherche entre universités.
Seulement, à cinq mois de son entrée en service, l’ARES semble toujours au point mort. Un administrateur devrait entrer en fonction la semaine prochaine pour lancer la dernière ligne droite de ce projet cher au gouvernement.
M.B.