Ils étaient quatre-cents en septembre 2013. Seuls, vingt Afghans sont restés à squatter l’église Saint-Jean-Baptiste au Béguinage, toute proche du quartier Sainte-Catherine, à Bruxelles. Aujourd’hui, ils doivent partir.
Accueillis dans l’église du Béguinage par l’abbé Daniel Alliët, les vingt réfugiés occupant les nefs de l’édifice religieux veulent continuer à faire entendre leurs voix, mais il faut bien dire qu’ils commencent à se lasser. Aucune solution n’a pu être trouvée pour eux. Cela fait huit mois que le combat fait rage entre la secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Maggie de Block, et ces Afghans en demande d’un droit de séjour en Belgique.
Essoufflement généralisé
Beaucoup ont reçu le statut de réfugiés, d’autres ont été relogés, mais il reste ces vingt demandeurs d’asile qui ont bien du mal à trouver l’énergie nécessaire pour continuer la lutte. D’autant plus que ceux qui les aident ou les défendent s’essoufflent eux aussi; l’opinion publique étant moins touchée par le phénomène vu que femmes et enfants sont déjà partis de l’église. Le curé de la paroisse du Béguinage veut lui aussi remettre les pendules à l’heure, car sans actions politiques, les demandeurs d’asile ne sont plus les bienvenus dans son église.
Une destination mortelle
Ces demandeurs d’asile sont, pour la plupart, menacés d’expulsion en Afghanistan où ils craignent la persécution, voire la mort. Cependant, le Commissariat général aux réfugiés et apatrides, l’organisme compétent pour les demandes d’asile, a classé certaines régions d’Afghanistan, dont la capitale Kaboul, comme « régions sûres »; c’est pourquoi les expulsions des personnes provenant de ces régions se font sans états d’âme de la part de la secrétaire d’Etat, qui ne cédera pas au chantage des manifestations et autres grèves de la faim.
Résultat: La victoire pour Maggie. Le désespoir pour les Afghans.
S.B
Photo: Marche des Afghans. Décembre 2013.