Europe : les droits de l’homme et la démocratie sont en péril


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Europe : les droits de l’homme et la démocratie sont en péril
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
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Conseil de l'EuropeLes droits de l'homme, la démocratie et l'Etat de droit en Europe sont "aujourd'hui confrontés à une crise sans précédent depuis la fin de la guerre froide", estime le Conseil de l'Europe. Celui-ci a prévu d'engager un "dialogue confidentiel" avec chacun des 47 Etats membres et demande la tenue d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement sur ce sujet.

Dans un rapport rendu public le 16 avril dernier, le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, s'alarme d'une "montée des cas graves de violations des droits de l'homme (corruption, immunité contre les poursuites, impunité, traite des êtres humains, racisme, discours de haine et discrimination) dans l'ensemble du continent". Une situation que vient encore aggraver la crise économique et les inégalités grandissantes. Aussi, appelle-t-il les 47 Etats membres du Conseil de l'Europe à "agir au plus vite pour juguler cette érosion des droits fondamentaux".

Parmi les problèmes identifiés les plus récurrents, citons les discriminations envers les minorités ethniques qui concernent 39 Etats, les mauvaises conditions de détention (30), la corruption (26) et l’exclusion sociale dont sont victimes les Roms (23). Toujours selon le même rapport, une vingtaine d'Etats souffrent encore de lacunes dans les droits reconnus aux demandeurs d'asile et aux migrants, tandis que huit ne respectent pas la liberté d'expression et des médias.

Un constat d'échec

"La crise en Ukraine illustre on ne peut plus clairement les dangers qui nous menacent", a expliqué Thorbjorn Jagland. La situation de quasi-guerre civile et de conflit avec la Russie est selon lui la résultante de "fléaux endémiques" que sont la corruption et les abus de pouvoirs nés de l’absence d’un pouvoir judiciaire indépendant, d’un parlement "qui fonctionne bien" et de médias libres.

La liste des Etats concernés n'est pas rendue publique. Elle fait l'objet d'une transmission confidentielle à chaque Etat concerné afin d'améliorer la situation de manière constructive. Le Conseil de l'Europe a d'ailleurs prévu d'engager un dialogue avec chacun des 47 Etats membres et demande la tenue d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement sur ce sujet.

Ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit clairement d'un aveu d'échec pour cette institution créée en 1949 pour défendre les valeurs démocratiques de l'Europe libérale face aux pays de l'ancien bloc communiste, lesquels l'ont rejoint un peu moins de quinze ans après la chute du "Rideau de fer".

Pascal ANDRE


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