Mercredi 23 avril, la police norvégienne a été interpellée par seize personnalités scandinaves au sujet de plusieurs prix Nobel de la paix qui auraient été attribués sans être conformes avec le testament d’Alfred Nobel.
Le juriste norvégien Frederik Heffermehl s’exprime au nom des seize Norvégiens et Suédois à l’origine de la plainte. Selon lui, le comité Nobel norvégien « défie et ignore le testament Nobel, même après s’être vu rappeler à de multiples reprises le sens que Nobel entendait donner à son prix. » Les auteurs de la plainte estiment illégaux les prix Nobel de la paix attribués au cours de ces dix dernières années, dont celui décerné à Barack Obama en 2009 et à l’Union européenne en 2012. Selon les plaignants, les derniers prix Nobel de la paix ne répondraient pas exactement aux exigences évoquées dans le Testament d’Alfred Nobel (1833-1896).
Une définition en évolution
Ce grand industriel suédois, inventeur de la dynamite, avait institué à l’époque un prix destiné à « celui qui aurait agi le plus ou le mieux pour la fraternisation des peuples, l’abolition ou la réduction des armées de métier ainsi que pour l’organisation et la diffusion de congrès de la paix« . Un prix attribué dans cinq domaines distincts: la chimie, la physique, la médecine/physiologie, la littérature et la paix entre les nations. Chargé de mettre en pratique ces dispositions testamentaires, le comité Nobel a pris l’initiative d’élargir le concept du prix Nobel de la paix pour l’étendre à l’aide humanitaire, l’environnement et la lutte contre la pauvreté.
C’est cet élargissement que critique Frederik Heffermehl qui ne cesse de relier le prix Nobel à une définition beaucoup plus étroite. Le juriste va même jusqu’à remettre en question le prix attribué en 2013 à l’OIAC, l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques. « Ils appliquent un traité de désarmement, mais ils ne mettent pas un terme au militarisme », se borne-t-il à dire à un comité qui, jusqu’à présent, faisait fi de ce genre d’attaques.
Le comité Nobel n’a pas réagi à l’annonce de la plainte invoquant que c’était à la police d’enquêter sur sa validité.
S.T (d’après Le Vif)