La situation au nord du Cameroun est de plus en plus préoccupante, en particulier pour les Occidentaux qui vivent là-bas. Après le père Vandenbeusch, deux prêtres et une religieuse ont été enlevés la semaine dernière. Curé de la paroisse voisine où a eu lieu l'agression, le père Cador a lancé un appel à la prière jusqu'à leur libération.
Selon le père Cador, prêtre de la paroisse de Tokombéré, la situation au nord du Cameroun se durcit et se répand bien au-delà des villages frontaliers avec le Nigéria… La paroisse (voisine de la sienne) de Tchéré-Tchakidjébé où a eu lieu l'agression est en effet située très à l'intérieur des terres.
L'enlèvement a eu lieu selon le même scénario que pour Georges Vandenbeusch (enlevé en novembre 2013) avec une agression en plein cœur de la nuit par une importante bande armée, essentiellement composée de jeunes de 20 à 30 ans. Il concerne cette fois-ci une religieuse canadienne de 75 ans et deux prêtres italiens de 47 et 57 ans qui vivaient dans cette région depuis plusieurs années.
Le samedi 5 avril, soit quelques heures après cet enlèvement, prêtres et religieuses (camerounais et expatriés) de tout le diocèse ont redit unanimement à leur évêque d'origine belge, Mgr Stevens, leur souci de continuer à servir l'Evangile dans ce coin de terre, avec les risques que cela comporte. Mais ils ont aussi solennellement demandé que les autorités camerounaises prennent plus au sérieux la gravité de la situation. Suite à la visite du ministre le lundi suivant (7 avril), la communauté chrétienne du nord-Cameroun espère, dans les jours qui viennent, un renforcement du dispositif de sécurité autour de l'ensemble des 41 paroisses et districts paroissiaux du diocèse de Maroua-Mokolo.
Ce serait en tout cas un signe des plus encourageants pour le nouvel évêque qui vient d'être envoyé par le pape. Agé de 50 ans, le P. Bruno Ateba Edo, religieux pallotin, va remplacer Mgr Stevens, 77 ans et démissionnaire depuis deux ans. Il sera ainsi le premier camerounais nommé à la tête de ce diocèse.
En attendant un dénouement heureux à cette nouvelle prise d'otages, le P. Cador demande à toute la communauté chrétienne du monde de s'associer, en particulier en cette semaine sainte, à l'élan de prière né dans les communautés chrétiennes camerounaises.
P.G.