Demain, le 8 mars 2014, le monde entier célébrera la journée internationale de la femme. Des femmes encore trop souvent violées, violentées, moins bien considérées sur leur lieu de travail et qui sont aussi les victimes majoritaires de la faim dans le monde.
Cela fait plus de 100 ans que la gente féminine est mise à l’honneur durant toute une journée. Le 28 février 1909, les Etats-Unis célébraient en effet la première journée nationale de la femme. Depuis, cette journée a pris une dimension mondiale et est fêtée autant dans les pays industrialisés que dans les pays en voie de développement.
En Belgique, pays développé, pays d’accueil de l’Union Européenne, pays… moderne? Notre pays n’est pourtant pas toujours en phase avec son temps. L’égalité homme/femme n’y est toujours pas pleinement reconnue et chaque jour, en moyenne, 7 viols sont commis sur son territoire…
Pas encore d’égalité salariale
En Belgique, l’écart salarial entre les hommes et les femmes avantage encore les hommes. D’après le rapport 2013 publié par le SPF Economie, une femme gagne en moyenne 10% de moins par heure de travail qu’un homme. Ces chiffres, bien que publiés dans le rapport 2013, concernent les résultats de l’enquête 2010. Les femmes travaillant à temps partiel à cette époque-là étaient plus nombreuses que les hommes mais l’écart salarial calculé sur base annuelle s’élevait tout de même à 23%. Le rapport explique qu’il est nécessaire d’analyser l’écart salarial sur le long terme. L’analyse des résultats rapportent que, dans la durée, l’augmentation des salaires est évidente et s’accompagne d’une diminution de l’écart salarial.
« Quand c’est non, c’est NON »
Sur notre territoire, un sondage réalisé en janvier dernier par Amnesty et Dedicated révèle que 13% des femmes belges ont été victimes de viol (en dehors du couple). Par ailleurs, le sondage estime à 25% le taux de femmes belges qui se sont vues imposer des relations sexuelles par leur partenaire.
Depuis jeudi, Amnesty International a lancé officiellement sa campagne « Quand c’est non, c’est NON ». Symbolisée par un grand « NO » sur la place de la Monnaie à Bruxelles, la campagne vise à sensibiliser les consciences sur les viols et violences sexuelles encore trop fréquents en Belgique, comme partout dans le monde d’ailleurs. « Nous lançons (…) une campagne de deux ans, partant du constat que le viol touche encore énormément de monde en Belgique, que les victimes sont souvent mal orientées et ne savent pas à qui s’adresser et que les associations de première ligne, comme SOS Viol à Bruxelles, manquent cruellement de moyens« , a expliqué Valérie Michaux, la responsable presse d’Amnesty International Belgique francophone, dans le quotidien La Libre Belgique.
La Faim passe aussi par l’égalité hommes-femmes
En cette veille de la journée mondiale consacrée aux femmes, cette année étant aussi tournée vers l’agriculture familiale, l’ONG Le Monde selon les femmes et le CNCD-11.11.11 ont profité de l’occasion pour dénoncer les femmes comme victimes de première ligne de la faim dans le monde. Ce vendredi, les deux associations ont organisé une conférence de presse en présence d’Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations-Unies sur le droit à l’alimentation. Ce dernier a insisté sur la nécessité d’adapter notre cadre conceptuel à cette dimension du genre. « Il nous faut à la fois reconnaître les contraintes spécifiques auxquelles les femmes doivent faire face du fait de leur rôle traditionnel dans la société, lever les obstacles qui y sont liés et redistribuer les rôles en combattant les stéréotypes qui attribuent certaines tâches aux unes plutôt qu’aux autres », a-t-il souligné.
Le pape a prié pour le respect des femmes
Dans ce cadre de la Journée internationale de la femme, le pape François a tenu lui aussi à rappeler l’importance de respecter la femme, dans toutes les cultures. L’intention de prière universelle du souverain pontife pour ce mois de mars est centrée sur cette dignité des femmes, et le respect qui leur est dû pour le bien de tous. Le thème de la Journée mondiale de la Femme , à savoir « L’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous » est en parfaite résonance avec l’intention de prière de ce mois. Elle invite aussi à connaître les initiatives qui sont lancées dans le monde pour combattre cette injustice.
Le pape François a exprimé à plusieurs reprises l’importance de la femme aux yeux de l’Eglise catholique. A son retour des JMJ de Rio, il avait expliqué que « Une Eglise sans femmes est comme le collège apostolique sans Marie. […] On ne peut pas comprendre l’Eglise sans les femmes actives dans l’Eglise qui nous portent en avant. »
Demain, samedi 8 mars 2013, honorons nos filles, femmes et mères, et soyons sensibles à l’égalité des droits.
ST (avec La Libre et Radio Vatican)
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