Trois années se sont écoulées depuis le tremblement de terre, suivi du tsunami, qui ont frappé le Japon. Mais la situation n’est toujours pas revenue à la normale. En particulier autour de la centrale accidentée de Fukushima qui pose toujours de terribles problèmes.
Un tremblement de terre, un tsunami, une explosion dans une centrale nucléaire… Pouvait-on imaginer pire scénario que ce qui est arrivé au Japon le 11 mars 2011? Plus de 19.000 personnes ont perdu la vie lors de cette catastrophe qui frappa l’un des plus riches pays du monde. Ce dernier ne s’en est toujours pas remis. « Après la catastrophe, au milieu des séquelles chaotiques de cette totale dévastation de la vie courante », raconte Mgr Isao Kikuchi, président de la Caritas Japon, nous avons commencé à croire en un possible rétablissement. « Nous pensions alors, compte tenu de la force économique et de l’avancement technologique du Japon, que trois ans seraient plus que suffisants pour que la zone frappée par le désastre retourne à la normale. Il n’en est pas ainsi », regrette l’évêque.
Des communautés entières de l’Eglise catholique du Japon ont aidé le diocèse de Sendai. En février, les évêques japonais ont renouvelé leur résolution de continuer leurs efforts pour mobiliser les communautés catholiques dans leur ensemble pour encore trois ans. « Dans notre pays, l’Eglise catholique s’est engagée à accompagner les personnes de la zone frappée par la catastrophe aussi longtemps qu’elles auront besoin de nous. »
Mgr Kikuchi explique que pour plus de 270.000 personnes, il n’est toujours pas possible de rentrer chez soi. Presque autant vivent encore dans des abris temporaires. « Et pour ce qui est des centrales nucléaires de Fukushima, personne ne sait réellement ce qui se passe à l’intérieur, conclut Mgr Isao Kikuchi. Nous avons donc encore besoin de soutien et de prières. »
L’accident de Fukushima n’a pas eu raison de l’atome civil
La situation reste « difficile » à la centrale accidentée de Fukushima: les structures de la centrale s’enfoncent dans le sol et de l’eau radioactive continue à fuir et s’écouler dans la mer. Mais le directeur de Tepco assure avoir débuté en novembre dernier le retrait du combustible de la piscine du réacteur 4. « C’est le premier grand pas vers le démantèlement, précise le directeur. Nous avons vérifié que les bâtiments pouvaient résister à un séisme de grande ampleur, mais ce qui nous inquiète le plus ce sont les risques de tsunami et de tornade, nous devons prendre des mesures et nous préparer au pire pour l’éviter. »
On le voit, même au Japon, l’accident de Fukushima, le pire sinistre nucléaire depuis celui de Tchernobyl, n’a pas eu raison de l’atome civil. En effet, si l’ensemble des centrales nucléaires japonaises sont à l’arrêt, le premier ministre, Shinzo Abe, entend bien les relancer. D’autant plus que la justice a abandonné les poursuites contre les responsables de la centrale de Fukushima, et qu’en 2013, on comptait 72 réacteurs en cours de construction dans le monde (dont 30 en Chine), soit le plus grand nombre de mises en chantier depuis 1989, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Plus de 1.600 victimes liées à la catastrophe nucléaire
Si officiellement aucun décès n’a été enregistré comme conséquence directe des émissions radioactives de la centrale après le séisme, beaucoup de résidents de Fukushima se sont suicidés en raison des craintes de radiation, et d’autres sont morts lors des évacuations qui ont vu environ 160.000 personnes quitter, volontairement ou non, la vaste zone sinistrée. Selon des statistiques officielles publiées début mars, 1.656 personnes sont mortes dans la préfecture de stress ou d’autres maladies liées à la catastrophe nucléaire.
A noter enfin qu’à Rome, un hommage sera rendu aux victimes, ce soir à 20h , en la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, avec le Requiem de Mozart et des prières.
P.G. (avec Radio Vatican)