La surpopulation carcérale est en diminution en Belgique. Les prisons en profitent pour rapatrier une centaine de détenus belges purgeant leur peine aux Pays-Bas.
Chez nous, les prisons affichent de moins en moins une surpopulation carcérale. En effet, la liste d’attente pour les surveillances via le bracelet électronique diminue et on observe la même tendance du côté des peines alternatives. Pourtant, les prisons belges doivent s’attendre à voir arriver de nouveaux détenus belges venus des Pays-Bas.
La ministre de la Justice, Annemie Turtelboom (Open Vld), a en effet décidé de rapatrier une partie des prisonniers belges incarcérés dans la prison néerlandaise de Tilburg. En 2010, la prison de Tilburg, vide, avait été louée à l’initiative du ministre belge de la Justice de l’époque, Stefaan De Clerck. La surpopulation carcérale atteignait alors des sommets dans notre pays, au point d’envoyer au Pays-Bas quelque 650 détenus condamnés chez nous. Une opération nécessaire mais dont le coût s’élève toutefois à 42 millions d’euros par an. Dans un premier temps, une centaine de prisonniers belges sera rapatriée en Belgique. « Si la population carcérale reste durant les prochains mois aussi stable qu’aujourd’hui, la surpopulation diminuera à 14,6% d’ici la fin de l’année. A ce moment-là, le centre psychiatrique de Gand sera en activité et la capacité carcérale montera à 10.500 cellules grâce à l’ouverture des nouvelles prisons de Beveren, Leuze et Marche », explique la ministre Turtelboom.
Surpopulation, un qualificatif trop courant qui en dit long…
Certes, ces deux dernières années, la surpopulation est passée de 28.7% à 19.2%. Mais, on continue à qualifier les prisons de surpeuplées… Les conditions de détention restent très difficiles et l’hygiène des détenus en pâtit lourdement. « Je me souviens que le service médical était surchargé en prison. Il n’y avait pas de prise de compte des difficultés individuelles. Ce n’était pas des réelles consultations. Je me rappelle surtout qu’on était traité comme des détenus et non comme des patients », a avoué un ancien prisonnier dans la revue En Marche publiée le 20 mars. Pour les médecins de prison, comme pour leurs patients, cette situation est invivable. Quelque 400 médecins indépendants ont d’ailleurs suspendu leurs activités professionnelles pendant près de trois semaines. Epuisés et mal payés, ils ont fait grève pendant 19 jours avant de voir leurs revendications entendues par la ministre de la Justice. Annemie Turtelboom a finalement accepté de soumettre au gouvernement une révision du plan budgétaire pour les soins de santé dispensés en milieu carcéral. Elle a également accepté de payer l’intégralité des honoraires dus chaque mois, sans interruption.
S.T.