10 ans après la réforme des allocations familiales spéciales pour les enfants atteints de handicap (mental ou physique), l’Office national d’allocations familiales pour travailleurs salariés (Onafts) tire un bilan positif. Ces aides permettent clairement de diminuer les risques de pauvreté infantile dans leur famille.
Créée il y a 50 ans, l’allocation spéciale pour les enfants handicapés a été réformée en 2003 afin d’élargir son champ d’application. Avant 2003, l’enfant devait avoir un taux d’incapacité d’au moins 66% pour que la famille puisse prétendre à cette aide. Le système d’octroi de ces allocations était en fait hérité du barème mis en place pour l’indemnisation des victimes de guerre et du personnel militaire… et n’était donc pas du tout adapté à certaines affections. Il limitait le bénéfice de l’allocation aux cas les plus lourds et excluaient ainsi les enfants souffrant, par exemple, de mucoviscidose.
Après 2003, un nouveau système d’évaluation médicale du handicap a donc été progressivement instauré qui a élargi le nombre de bénéficiaires. Dix ans après la réforme, l’Onafts indique que 44.944 enfants « handicapés » bénéficient d’allocations complémentaires. contre seulement 23.985 avant 2003.
Outre le fait que ces allocations sont un moyen pour la famille de corriger les inégalités de chance pour l’enfant, Philippe Courard (PS), secrétaire d’Etat aux Affaires sociales, aux Familles et aux Personnes handicapées, a aussi fait valoir qu’elles ont permis de préserver de nombreux enfants de la pauvreté infantile. Une simulation du SPF sécurité sociale indique en effet que, sans l’allocation familiale supplémentaire, 17,4% des familles avec un enfant porteur de handicap se trouveraient sous le seuil de pauvreté. Une donnée à méditer à quelques mois de la régionalisation des allocations familiales…
P.G. (avec Le Soir)