Le Sénat discute aujourd’hui de l’euthanasie des enfants malades. Alors que l’on aurait pu croire que le débat serait verrouillé après le vote en commission de la semaine passée, les sénateurs ont dénoncé des situations aux limites de l’éthique.
On se souvient que les différents chefs religieux de Belgique avaient publié un communiqué commun pour alerter la classe politique des graves dangers éthiques de cette loi. Ils n’ont absolument pas été écouté, selon Armand de Decker. « Moi-même, je suis agnostique, mais j’ai vu que les représentants de toutes les religions présentes en Belgique ont fait une déclaration commune pour s’opposer à ce texte-ci. Ils n’avaient pas fait cela pour l’euthanasie des adultes. Et je trouve qu’il est un peu léger d’écarter cet avis représentatif« , poursuit Mr de Decker, sénateur MR qui s’était prononcé en faveur de l’euthanasie des adultes, mais reconnaît la dérive atteinte aujourd’hui au sujet des enfants.
Le sénateur cdH André du Bus dénonce des « conflits d’intérêt » dans le chef de Jacqueline Herremans, à la fois présidente du lobby de l’euthanasie et membre de la Commission de contrôle des euthanasies en Belgique. Une situation déjà relevée par le magazine français « Famille Chrétienne » le mois dernier. Cette situation pose question sur le plan éthique: Mme Herremans étant à la fois juge et partie.
Quant à Els van Hoof (CD&V), elle note avec stupeur que la Commission de contrôle n’a jamais ouvert d’enquête sur le moindre cas d’euthanasie. Cela, malgré le fait que certains médecins aient déjà avoué avoir provoqué des euthanasies illégales. Il faut en voir la raison dans la procédure de contrôle elle-même, la Commission attendant qu’un médecin se dénonce lui-même d’avoir violé la loi. Dans ces conditions, on peut se demander quel est l’intérêt d’une Commission de contrôle.
Mise sur la sellette par ces révélations, Jacqueline Herremans n’a pour l’instant pas encore pris la décision de démissionner.
M. B.