Maroc : la délégation belge poursuit son voyage d’étude


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Maroc : la délégation belge poursuit son voyage d’étude
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

Interreligieux MarocL'évêque de Bruges et l'évêque auxiliaire du Brabant flamand sont actuellement au Maroc dans le cadre d'un voyage d'étude interreligieux. Récit des deuxième et troisième journées de cette visite, riche en rencontres et découvertes.

Le 19 novembre dernier, les représentants des trois religions monothéistes en Belgique ont été reçus par le conseil des oulémas (nom donné aux théologiens dans l'islam). Véritable référence pour le peuple marocain, c'est lui qui dit le magistère et oriente les manières de faire et de parler des imams du pays. Le secrétaire général du Conseil, Mohamed Yessef, était attendu avec grand respect et, quand il est entré dans la salle de réunions, tous se sont levés. Il est vrai que, sur le plan hiérarchique, il est juste en dessous du Premier ministre et du roi Mohammed VI, commandeur de la foi.

Une charte entre les grandes religions du Livre

Après les paroles de bienvenue, Maohamed Yessef a dit sa satisfaction de recevoir la délégation belge, en précisant que c'était un jour mémorable pour lui et les théologiens. Autour de la table se trouvaient également quatre femmes, également théologiennes. Elles s'occupent principalement de l'activité pastorale qui concerne les femmes, comme le veuvage.

Au cours de cette rencontre, le Conseil des oulémas est allé jusqu'à parler d'une charte qui pourrait évoquer le respect et la tolérance entre les grandes religions du Livre. Albert Guigui, le grand rabbin de Bruxelles, a profité de l'occasion pour rappeler que le roi du Maroc a toujours protégé les juifs du pays.

Le père Tommy Scholtes s'est demandé si le Conseil des oulémas pouvait être comparé à la Conférence épiscopale de Belgique, dont il est responsable de presse et de communication. Mais il s'est vite rendu compte que la comparaison ne tient pas longtemps. Au Maroc, les oulémas orientent et décident. Ils sont la référence religieuse du pays. Or, au Maroc, l'islam et le pays ne font qu'un. "Ici, on naît marocain et musulman", lui a expliqué un jeune responsable de mosquée belge. "C'était comme ça aussi en Europe, jusqu'il y a peu. On naissait chrétien."

La prière, selon le rabbin Albert Guigui

Mercredi 20 novembre, au matin, la délégation belge s'est rendue à Fez pour un temps de partage à la synagogue, un des lieux sources de la famille du rabbin Guigui. Celui ci a donné la parole à chaque religion avant de synthétiser ce qu'est pour lui la prière: un temps de proximité avec Dieu, un moment de paix intérieure. Clôturant comme toujours par une petite histoire, il a cité en exemple le petit berger "qui ne savait pas prier" mais qui jouait si bien du pipeau qu'´a sa demande, sa prière fut considérée par Dieu comme la plus belle, parce qu'elle était la plus belle expression du cœur du petit berger.

P. A. (d'après les notes du P. Tommy Scholtes)

Photo : rencontre avec le Conseil des oulémas du Maroc (crédit : Tommy Scholtes)

Catégorie : Belgique

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