Mardi 26 novembre, Mgr Jean-Pierre Delville et les représentants de la Concertation œcuménique de Liège ont rencontré les délégués syndicaux d’ArcelorMittal. A l’issue de celle-ci, ils ont publié un communiqué, dans lequel il rappelle que « l’argent doit servir et non gouverner ».
A l’issue de leur rencontre avec les syndicats sur le site d’ArcelorMittal à Tilleur, les représentants de la Concertation œcuménique de Liège ont tenu à manifester leur solidarité avec les centaines de travailleurs qui risquent d’être sacrifiés sur l’autel du profit de quelques-uns. « Nous voulons marquer notre respect pour tous les acteurs qui œuvrent à la recherche d’une solution susceptible d’en limiter au maximum l’impact », écrivent-ils, « et en particulier pour le travail des représentants syndicaux obligés de défendre les intérêts des travailleurs dans une situation où les pistes de négociations ouvertes sont très étroites, avec tout le poids émotionnel et les risques que cela comporte. »
Une plus grande justice sociale
Ils profitent également de l’occasion pour interpeller ceux qui représentent notre pays au Parlement européen. Ils leur demandent de lutter « pour que l’Europe, par un sens de la solidarité et le refus d’un nivellement social par le bas, promeuve des valeurs telles que la dignité humaine », ainsi qu’une plus grande justice sociale. « Car l’enjeu dépasse sans nul doute la situation de la sidérurgie dans le bassin liégeois: il est celui du droit des peuples à vivre dans des sociétés basées sur autre chose que sur l’intérêt des riches », poursuivent-ils. « Quant au dommage social, il est d’abord un dommage humain: c’est le drame d’hommes et de femmes touchés dans ce qui leur est essentiel: se loger, se nourrir, pouvoir vivre dignement. »
Une lettre pastorale en préparation
Ils terminent en demandant aux communautés chrétiennes liégeoises de « porter dans la prière tous les participants aux négociations qui ont cours actuellement afin que le côté humain, le droit fondamental de la personne et de la société ne soient jamais oubliés ou sacrifiés, même s’ils doivent se décliner en primes de licenciement, en prépensions, ou en négociations concernant la dépollution des différents sites, les contreparties industrielles et les garanties en terme d’emploi durable ou de financement à des programmes de reconversion des travailleurs et des sites, etc ». Vu l’enjeu, ils préparent une lettre pastorale qui sera proposée à la lecture dans toutes les paroisses de la province.
Interrogé par notre collègue Sylviane Bigaré, présente sur place, Mgr Jean-Pierre Delville, le nouvel évêque de Liège, a expliqué pourquoi il était important pour lui et pour la Concertation œcuménique de Liège d’aller à la rencontre des syndicats.
P. A.