Deux ans d’emprisonnement ont été requis, le 14 octobre dernier, contre Edouard Kabongo, un Congolais de 55 ans, ancien curé à Loyers, poursuivi au tribunal correctionnel de Namur pour faux, usage de faux et escroquerie.
La vie réglée de l’abbé Edouard Kabongo, né au Congo il y a 55 ans, s’est écroulée comme un château de cartes il y a trois ans et demi. A cette époque, il a effectivement dû quitter le presbytère de Loyers, où il animait la paroisse locale, pour une cellule de la prison de Namur. Il y est resté deux mois, le temps pour la justice de faire la lumière sur sa double vie. Edouard Kabongo n’était effectivement pas que prêtre. Il était aussi assistant social au CPAS de Schaerbeek depuis 2009, ce que les membres de sa communauté ignoraient complètement. Ce qu’ils ne savaient pas non plus, c’est que leur curé avait également une femme et trois enfants, installés à Zemst dans le Brabant flamand.
Deux cartes d’identité
En fait, le prévenu est arrivé une première fois en Belgique, en 1997, sous le nom de Kapenda Kabongo, après une demande d’asile introduite quelques années plus tôt. Deux ans plus tard, il est de retour en Belgique comme prêtre, avec un doctorat de théologie obtenu à Fribourg, en Suisse. Il porte alors le nom d’Edouard Kabongo. En 2004, Kapenda Kabongo, qui a été reconnu réfugié politique, obtient la nationalité belge. Trois ans plus tard, c’est Edouard Kabongo qui devient Belge, sans que l’administration ne fasse le lien entre ces deux demandes.
Détenteur de deux cartes d’identité, il a donc réussi à cumuler deux salaires et à percevoir, pendant plusieurs années, des allocations du CPAS en tant que demandeur d’asile. Il a également abusé de la confiance des paroissiens de Loyers qui lui avaient remis de l’argent pour ses bonnes œuvres de Kinshasa.
Deux ans de prison
Faux documents de demande d’asile, faux passeport, documents bancaires, tout était bon, selon le ministère public, pour gagner de l’argent. Ministère qui requiert deux ans de prison et 1.000 € d’amende pour Edouard, ainsi que 12 mois et 500 € pour Muyandi, sa compagne, qui élève leurs trois enfants. Le jugement est attendu le 18 novembre.
P. A.