Financée par le budget européen, la Mission d’observation électorale à Madagascar, pour les deux élections des 25 octobre et 20 décembre 2013, fait partie des 110 autres déjà déployées depuis 2010 par l’Union européenne dans 50 pays différents. Quel en est le sens?
Madagascar est la troisième plus grande île dans le monde, et est donc plus facile à situer géographiquement, surtout par sa forme de pied gauche. Ce pays, aux potentiels économiques, écologiques, culturels et religieux, intéressent non seulement les investisseurs locaux et étrangers, mais aussi tous les hommes de bonne volonté se souciant du développement intégral et durable de tous les hommes.
Dans son histoire, cette grande île a connu la montée de Marc Ravalomanana au pouvoir en 2001. Réélu en 2006, celui-ci est redevenu le président légal du pays pour un second mandat. Mais sa décision de fermer la radio VIVA de Andry Rajoelina, maire de la capitale, le 14 décembre 2008, d’acheter un Boeing présidentiel, de louer avec un bail la moitié des terres arables à l’entreprise coréenne Daewoo, et de commettre d’autres actes jugés comme abus de pouvoir, ont eu des conséquences désastreuses. Le 26 janvier, des édifices ont été pillés, incendiés, saccagés et, le 7 février, la garde présidentielle a tiré sur des manifestants. Andry Rajoelina est alors devenu président de la Transition.
Les différentes rencontres organisées en Afrique et ailleurs pour régler la situation n’ont malheureusement donné aucun résultat. C’est plutôt la Feuille de route élaborée par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), signé par la majorité des politiciens le 16 septembre 2011, qui a permis d’amorcer une sortie de crise.
Tous les acteurs politiques qui s’y sont impliqués, se sont mobilisés pour que des élections réussies se réalisent au plus tôt. Certains espèrent pouvoir y arriver en 2013 à travers des consultations électorales bien préparées, transparentes, fiables et acceptées par tous. On espère avoir un nouveau président élu et finir la transition, redémarrer l’économie, bénéficier des aides extérieures, etc. Ce qui permettra à la majorité des Malgaches de sortir de la précarité.
Pour atteindre un tel objectif, il est nécessaire d’établir une stratégie, une planification des actes à réaliser et des nouvelles prospectives pour le pays. C’est dans cette démarche technique qu’il faut comprendre l’intervention actuelle de l’Union européenne dans le cadre des élections à Madagascar.
A noter que l’objectif de cette mission consiste à « promouvoir la démocratie et les droits de l’homme dans un esprit de coopération », avec Madagascar bien sûr. Ce qui consiste à accompagner le pays « dans l’organisation d’élections de qualité et de susciter la confiance des citoyens dans le processus électoral ». Cette mission sera donc présente sur l’île jusqu’au terme de ce processus. Celle-ci est dirigée actuellement par Maria Muniz de Urquiza, entourée de cadres professionnels. Une telle mission dispose en principe de 105 observateurs européens et norvégiens, déployés dans les 22 régions existantes. Ces acteurs observent et analysent les faits et les données électorales, en collaboration avec les partenaires locaux et les autres ONG.
Force est de reconnaître qu’avec cet engagement, l’Union européenne ne cherche pas à s’immiscer dans la vie politique de Madagascar mais, pratiquer le « principe de subsidiarité », pour permettre à l’île de franchir le cap.
Rakotonandratoniarivo Guillaume