A l’occasion du 65ème anniversaire de la convention de New York, Joëlle Milquet et la ministre française Najat Vallaud-Belkacem président ce 30 septembre une conférence consacrée à l’exploitation des femmes. Un réseau européen associant tous les ministres de l’Egalité des chances devrait voir le jour pour lutter plus efficacement contre la prostitution.
La convention de New York est une Convention Internationale signée par 82 Etats afin de réprimer la traite des êtres humains et l’exploitation de la prostitution d’autrui. C’est aujourd’hui le seul texte international spécifique en cette matière. Mais encore trop de tolérance prévaut à l’heure actuelle.
A la veille du 65ème anniversaire de son adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies, la Conférence organisée ce 30 septembre à Bruxelles, vise à faire un état des lieux sur l’application de cette Convention par les Etats membres de l’Union européenne qui en sont signataires, et d’identifier des perspectives d’action, pour une plus grande harmonisation des politiques de lutte contre la traite des êtres humains et l’exploitation de la prostitution d’autrui.
Pour ce faire, la ministre de l’Intérieur et de l’Egalité des chances Joëlle Milquet (cdH), a réuni ses homologues de l’Union européenne. Une première en l’occurrence. A terme, il s’agit d’initier un réseau européen des ministres de l’Egalité permettant de combattre l’exploitation de la femme, qu’il s’agisse de son corps (la prostitution) ou de son image. Ce conseil informel devrait se réunir une fois par an. A ces ministres (ce sont toutes des femmes) de peser ensuite sur leur gouvernement mais aussi au niveau des décisions européennes.
Faire baisser la demande et l’offre
Pour sa part, la ministre belge est favorable à un renforcement de l’application des lois en matière de prostitution. Dans une interview au journal « Le Soir », elle reconnaît que la législation belge est assez bonne, et qu’il existe aussi de bonnes stratégies de lutte contre la traite des êtres humains. « Mais dans la pratique, il y a une forme de tolérance: on ne poursuit plus », explique-t-elle.
Pour lutter contre ces délits, Joëlle Milquet souhaite agir en faisant baisser la demande et l’offre, en s’inspirant notamment du modèle britannique, où le client est responsabilisé. « La première chose est donc de s’assurer qu’il y a bien un consensus sur nos règles et que celles-ci soient appliquées ».
La ministre envisage aussi davantage d’éducation sexuelle et l’instauration d’une juridiction au niveau publicitaire pour lutter contre l’hypersexualisation de la société. « Le secteur doit être responsabilisé par rapport à l’image de la femme qu’il transmet. Le corps de la femme lui appartient et il ne peut en aucun cas être exploité: ni dans la prostitution ni dans la publicité ».
P.G. (avec Le Soir)