L’eau est un bien public, pas une marchandise. Son accès et son assainissement sont un droit humain, comme en témoignent 42.000 Belges, signataires d’une pétition mise en œuvre par une initiative citoyenne européenne (ICE). Au total, 1.860.000 signatures venant de toute l’Europe ont été déposées à la Commission européenne.
L’Initiative citoyenne européenne est un nouvel instrument de démocratie participative qui existe en Europe depuis le 1er avril 2012. Par une ICE, des citoyens peuvent mettre une question au programme politique de la Commission européenne en rassemblant un million de signatures venant d’au moins sept Etats membres de l’Union européenne. C’est le pari qui vient d’être tenu par l’ICE pour l’accès à l’eau potable.
L’ICE « Right2water »
Une Initiative citoyenne européenne doit émaner d’au moins sept personnes de sept Etats membres différents. Ce groupe est appelé un comité des citoyens. Notre comité des citoyens est composé en grande partie de représentants de syndicats du service public. Il a récolté plus de 40.000 signatures alors que le minima établi pour notre pays était de 16.500.
Trois revendications principales pour ce projet: tout d’abord, garder l’eau dans le domaine public, de ne pas la laisser être considérée comme une valeur marchande. Ensuite, que tous les citoyens européens puissent avoir accès à une eau potable et de qualité. Enfin, que l’UE s’engage à en faire un droit pour tous les habitants de la planète, notamment via l’aide au développement.
Changement de dynamique
Par droit humain à l’eau et à l’assainissement, on entend que tout le monde a le droit d’avoir de l’eau propre et salubre. Ces services doivent être disponibles, accessibles, abordables et acceptables pour tous. Ces critères peuvent varier d’un pays à l’autre, et même à l’intérieur même d’un pays. Cela signifie que les pouvoirs publics doivent faire en sorte d’assurer ces services pour tous. Ainsi en a convenu l’Assemblée générale des Nations unies en 2010. Les gouvernements doivent concrétiser ces droits et ne pas laisser ces services aux forces du marché.
Le plus important dans le droit humain à l’eau, est qu’il donne des moyens d’agir aux gens. L’eau et l’assainissement, devenus des droits, ne sont plus des faveurs qu’un gouvernement peut accorder ou reprendre. Ce sont des droits humains qui peuvent être revendiqués. Les Etats doivent davantage rendre des comptes et, une fois que les gens savent qu’ils ont ces droits, c’est toute la dynamique qui change parce qu’ils demandent des comptes aux autorités.
SB