Dans la ville d'Ath, la ducasse ou fête patronale, sorte de kermesse géante, a vu le jour au XVe siècle à l'occasion de la consécration de l'église Saint-Julien. Depuis lors, la ville est parcourue par un cortège, composé de dizaines de figurants et des célèbres géants.
En 2005, l'UNESCO a distingué la ducasse d'Ath au titre de "chef-d’œuvre du patrimoine immatériel de l’humanité". Cette reconnaissance internationale reconnaît la qualité de cet événement annuel, qui a lieu le quatrième dimanche du mois d'août, dans une atmosphère de liesse populaire. Religieuse à ses débuts, la procession est devenue au fil du temps une attraction pittoresque, mettant en scène le cheval Bayard ou encore saint Christophe.
Si les festivités débutent dans la soirée du vendredi, c'est le samedi que les vêpres nuptiales du géant Goliath et de sa femme sont célébrées en grande pompe, avant le traditionnel combat de Goliath et de David. Le dimanche, place aux festivités du cortège, avec un défilé dans les rues de la ville. La fête n'est pas encore terminée pour autant, puisque le lundi les géants se retrouvent pour se promener, une nouvelle fois, dans le centre ville…
Ce samedi 24 août, le doyen de la ville d'Ath, Xavier Nys, va célébrer pour la première fois les vêpres nuptiales. Comme il nous l'a expliqué, "l'ambiance monte en ville depuis deux, trois jours" ! Le doyen nous retrace l'histoire de la ducasse :
"Au Moyen-Age, la procession était religieuse. Il y avait des scènes qui étaient jouées tout au long de la procession, comme le combat du dragon joué à Mons… Au XVIIe siècle, les processions ont été interdites. Et la ville a alors repris le cortège, qui est devenu laïc. Pourtant, le combat de David et Goliath a continué à être joué, même s'il a été déplacé du dimanche au samedi après-midi. Les Vêpres ont été remises à l'honneur dans les années 60 par le doyen Keyzer. Comme elles étaient tombées en désuétude, le doyen a invité des chorales qu'il connaissait. Cela a été à l'origine de l'asbl "Rénovation de la Ducasse d'Ath, à la fin des années 60. Pendant les vêpres gouyasse, il y a notamment un discours d'accueil du doyen et la châsse de saint Julien est encensée. Les géants restent devant l'église."
Est-il besoin de le rappeler, les célébrations sont ouvertes au tout-venant, quelque soit la confession des participants. Et cette année, c'est la chorale finlandaise "Lapua sekakuoro" qui a été invitée pour animer les vêpres.
Angélique Tasiaux