Mgr Rémy Vancottem, évêque de Namur, est allé à la rencontre de la communauté du monastère bénédictin de Chevetogne, haut lieu de l'oecuménisme. Ce monastère est unique au monde, il est le point de rencontre entre l'Eglise de l'Occident et celle de l'Orient. Des moines y célèbrent selon la tradition de l'Occident tandis que d'autres célèbrent selon la tradition de l'Orient byzantin. Sur un même site vous trouvez ainsi une église byzantine et une église latine.
Mgr Vancottem pointe du doigt un simple banc de bois installé dans le narthex de l'église byzantine. ''J'étais assis là''... lance-t-il. C'était à la fin des années 70 et il accompagnait alors des séminaristes qui vivaient, à Chevetogne, la semaine sainte. Cette fois, c'est comme évêque du diocèse de Namur qu'il a visité Chevetogne. Un monastère unique dans le monde.
Les moines sont actuellement 27 à partager cet ancien château. La moyenne d'âge est d'environ 50 ans. Neuf sont originaires de Belgique: quatre Wallons et cinq Flamands dont le Père Abbé, le Père Philippe Vanderheyden. Les autres moines représentent 10 nationalités!
Les moines qui célèbrent selon la tradition de l'Occident constituent une aide précieuse pour le diocèse: ces religieux viennent en aide aux prêtres de la région. Le dimanche, ils président ainsi régulièrement les eucharisties dans les paroisses de Haversin, Serinchamps, Buissonville... Ils célèbrent encore l'eucharistie pour les Frères des écoles chrétiennes qui vivent, à Ciney, au Mont de La Salle. Chaque semaine, ils y sont rejoints par des fidèles. ''Animer une paroisse ne fait pas partie de notre vocation souligne le Père Philippe. Par contre nous attachons beaucoup d'importance à nous insérer dans la vie du diocèse.''
Le monastère de Chevetogne est presque plus connu dans le monde que non seulement dans le diocèse mais aussi en Belgique. Ce monastère est avant tout un lieu de rencontres spirituelles et intellectuelles entre l'Eglise d'Occident et l'Eglise d'Orient. Un monastère bénédictin qui vise l'unité des chrétiens. Ces moines, chercheurs de Dieu par excellence, voyagent beaucoup de par le monde toujours pour intensifier cette unité. Ils donnent des conférences, assistent à des colloques... Et ils célèbrent bien sûr et pas que le dimanche. Et à chaque moment de prière, ils sont nombreux à accompagner les moines que ce soit dans l'église latine ou encore dans la crypte où l'on célèbre suivant le rite byzantin. Un contraste et pas que par l'architecture des lieux. Une église latine en totale sobriété quasi dans le dépouillement. Une église ou encore une crypte byzantines sombres avec des fresques qui courent du sol au plafond. Les célébrations qui peuvent durer plusieurs heures s'y font en alternance en slavon ou encore en grec et sont bien sûr accessibles à tout un chacun.
Lors de sa visite Mgr Vancottem a pu visiter les deux églises et bénéficier des commentaires éclairés du Père Thaddée Barnas (la photo). Celui-ci est bien connu dans le diocèse: il préside la Commission diocésaine de pastorale oecuménique. Il est aussi professeur toujours d'oecuménisme au Séminaire. L'évêque a aussi partagé la prière de midi, les sextes, dans la crypte, selon le rite byzantin avant de prendre le repas avec l'ensemble de la communauté.
C.B.