Au cours du week-end dernier s’est tenu le premier synode national commun entre réformés et luthériens de France. Ils ont célébré officiellement la naissance de l’Église protestante unie de France (Epuf), première composante du protestantisme français.
Après être parvenues à un accord sur leur communion de foi en 1973, les deux familles se sont lancées dans un processus d’union institutionnelle en 2007, comme cela existe déjà en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et même en Alsace Moselle.
Désormais, l’Église protestante unie de France (Epuf) est la première composante du protestantisme français. Elle rassemble quelque 350.000 fidèles, dont 22 000 luthériens. Cela représente un tiers de la Fédération protestante de France. Pour les observateurs, cette position devrait donner à l’Epuf une plus grande visibilité dans la société pour un témoignage commun, et lui permettre de mieux exister face à l’expansion du protestantisme évangélique.
Avec un seul synode national, un corps pastoral unifié, un unique conseil avec un président et deux vice-présidents, les deux familles continueront d’exister avec leurs spécificités: notamment sur le plan de la liturgie (la cène luthérienne est un peu plus proche de la tradition catholique) et sur l’organisation locale. Ainsi, les huit régions réformées et les deux régions luthériennes seront maintenues.
Lors du synode du week-end dernier à Lyon, le président du Conseil national, Laurent Schlumberger, a rappelé la philosophie de cette union. « Notre Église, et toute Église, est un des visages – un des visages seulement – de l’Église du Christ. Les institutions religieuses sont désormais marginales, les convictions sont individualisées, les affiliations fluctuantes ». Pour lui, « il n’y a pas de différences de doctrine, mais seulement de styles ».
A l’origine: un différend théologique
Les deux Églises partagent déjà un certain nombre de structures communes. Ainsi, leurs pasteurs sont formés à l’institut protestant de théologie et elles figurent parmi les fondateurs de la Fédération protestante de France. Néanmoins, il existe bien entre elle un différend théologique, qui est à l’origine de leur séparation. Pour les luthériens, le Christ est réellement présent dans la Cène, y compris dans le pain et le vin. Par contre, les réformés croient qu’il n’est pas présent dans ces derniers.
Notons que deux vice-présidents de sensibilité luthérienne ont été choisis pour seconder le pasteur Laurent Schlumberger, qui est l’ancien président de l’Église réformée de France et devenu le premier président de l’Epuf.
D’après La Croix et La Vie