Benoît XVI pourrait publier un Motu proprio permettant d’anticiper le conclave. Si le pape ne le fait pas, les cardinaux pourraient le faire.
Le dernier acte de gouvernement de Benoît XVI pourrait être la publication d’un Motu proprio permettant aux cardinaux d’anticiper la date d’entrée en conclave, assure le site internet Vatican Information Service. En réponse à cette information le Père Federico Lombardi a fait cependant preuve de prudence en assurant qu’il ne savait pas si le pape jugerait « nécessaire ou opportun » d’apporter des précisions sur la question du moment du début du conclave. Il a précisé en outre que « certains points de détail » pourraient concerner aussi la pleine harmonisation de la constitution ’Universi dominici gregis’ (concernant la date du conclave) avec un autre document concernant le conclave, à savoir l’Ordo rituum conclavis, qui encadre la liturgie du conclave.
Un document de 1996
Selon le document en vigueur, publié par Jean-Paul II en 1996, le conclave doit s’ouvrir entre 15 et 20 jours après le début de la période de Sede vacante, habituellement provoqué par la mort du pape. Universi dominici gregis donne néanmoins aux cardinaux réunis après la vacance du siège la possibilité d’en « interpréter les points douteux ou controversés à condition que la majorité des cardinaux réunis s’accorde sur la même opinion ». En ce sens, les cardinaux pourraient décider d’eux-mêmes d’anticiper la date d’entrée en conclave. Une hypothèse que n’a pas démentie le 16 février le Père Lombardi.
Pour autant, afin d’éviter des controverses et parce que sa décision est inédite, Benoît XVI pourrait signer un Motu proprio encadrant un changement de date pour l’ouverture du conclave.
En 2006, Benoît XVI avait déjà modifié la constitution établie 10 ans plus tôt. Il avait en effet décidé d’éliminer la possibilité pour les cardinaux d’élire un souverain pontife à la majorité absolue (la moitié des voix + une) en cas de prolongation du conclave, rétablissant ainsi la nécessité de la majorité qualifiée des deux tiers. Le pape allemand entendait souligner l’importance d’un large consensus dans l’élection du successeur de Pierre.
P.G. (avec Apic)