La présence du cardinal Roger Mahony au conclave suscite la polémique. L’ancien archevêque de Los Angeles (1985-2011), qui est cardinal électeur, est accusé d’avoir couvert des prêtres pédophiles par le passé. Cela aurait pu être une affaire strictement américaine. Mais depuis la parution dans le principal hebdomadaire catholique italien d’un dossier intitulé "l’Affaire Mahony", la presse s’intéresse de près à cette polémique.
Après l’association américaine "Catholic United", c’est donc au tour de "Famiglia Cristiana", magazine catholique très lu dans la Péninsule italienne, de remettre en question la participation du cardinal Mahony au conclave qui doit élire le successeur de Benoît XVI.
Fin janvier, l’actuel archevêque de Los Angeles, Mgr José Horacio Gomez, avait d’ailleurs relevé son prédécesseur de toutes ses charges publiques et devoirs épiscopaux dans son diocèse.
Appelé à témoigner devant la justice américaine
Sur le site internet de "Famiglia Cristiana", les lecteurs sont invités à répondre au sondage suivant: “Le cardinal Mahony doit-il se rendre au conclave ?“ Les nombreuses réponses montrent que le sujet fait débat. De son côté, l’ancien archevêque de Los Angeles, qui pourrait être appelé à témoigner dans les jours à venir devant la justice américaine dans le cadre de plusieurs affaires de pédophilie, parle "d’humiliation". Pour autant, il ne semble pas vouloir renoncer à participer au conclave, si l’on en croit ses récents tweets.
Pas d'empêchement juridique
De son côté, le cardinal italien Velasio De Paolis, dans un entretien accordé au quotidien italien "La Repubblica", parle de "situation déconcertante". Il estime que le cardinal Mahony ne peut pas être empêché de participer, mais il pourrait être prié de ne pas venir à Rome pour le conclave qui élira le prochain pape.
Le cardinal De Paolis, expert en droit canon et chargé par le pape de superviser la restructuration des "Légionnaires du Christ", estime qu’il n’y a que la persuasion qui puisse être utilisée, de la part d’une personne disposant d’une grande autorité. Il a ajouté qu’en dernier ressort, "c’est sa conscience qui décidera s’il doit venir ou pas".
P.G. (avec Apic)