Inde: Naissance d’une Eglise


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Inde: Naissance d’une Eglise
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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Région aux confins de l’Inde, de la Chine et de la Birmanie, l’État de l’Arunachal Pradesh est une région où l’Église catholique fut longtemps opprimée. Aujourd'hui, elle est en plein essor, grâce à l'obstination d'une poignée de salésiens de Don Bosco devenus évêques.

Ils ont débarqués là-bas dans les années 1920, dans une région tribale oubliée, interdite d'accès. "Le premier contact que nous avons eu avec les populations de l’Arunachal fut par le truchement des enfants", raconte Mgr Thomas Menamparampil, salésien devenu évêque. "Il s’agissait d’enfants issus de familles très pauvres, envoyés en pension dans nos écoles." C’est là que tout a commencé, parmi ces élèves, âgés de 12 à 20 ans, dont certains demandaient le baptême.
Interviewés par le journal français La Croix, l'évêque et l'un de ses condisciples, le père George Pallipparambil, se souviennent de l'importance des écoles qu'ils ont ouvertes dans la région. "Ceux qui ont été formés dans nos écoles sont devenus des leaders, instruisant à leur tour les populations de leurs villages. L’Église d’Arunachal a été entièrement construite par les laïcs", insiste le père Georges. "Pendant toutes ces années, les jeunes communautés chrétiennes ont vécu ainsi, s’enseignant les unes les autres, lisant l’Évangile et priant ensemble. Mais sans jamais pouvoir célébrer de messe ni voir de prêtres autrement que lors de visites clandestines." En effet, les chrétiens vivent ici sous le poids d’une loi promulguée en 1978, interdisant les conversions. Les autorités sont intraitables, car les convertis sont menacés, battus, et leurs maisons sont brûlées. Le père George en a fait lui-même les frais, puisqu'il a été arrêté plusieurs fois.

Et pourtant, l'Eglise croît…
Près de 10.000 baptêmes par an sont célébrés. Et les choses s’accélèrent en 1992, lorsque la toute première église est inaugurée. Ensuite, ce sont des écoles, un pensionnat pour garçons, des établissements de soins qui sont construits… Dans le nord-est de l’Inde, traversé par des conflits ethniques, l’Église devient aussi un acteur reconnu de la paix. "La loi anti-conversion existe toujours, mais, depuis le milieu des années 2000, elle est de moins en moins appliquée", se réjouissent les deux évêques. Un changement qui doit aussi beaucoup à l’alphabétisation de la région et à la formation des élites, dont beaucoup d’éléments sont passés par les établissements catholiques.
Aujourd’hui, l’Église, qui compte un peu moins de 200 prêtres, attend l’ordination des premiers prêtres autochtones.

La Croix/SB

Catégorie : International

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