Pour les Libanais qui veulent échapper au mariage religieux dans leur pays, le voyage à Chypre est toujours inévitable. Cette possibilité ne vaut cependant que pour les non-musulmans. Une campagne pour l’adoption du mariage civil, qui permettrait aussi le mariage de couples n’ayant pas la même religion, prend de l’ampleur au Pays des Cèdres.
A l’heure actuelle, la loi libanaise n’autorise et ne reconnaît que le mariage civil contracté à l’étranger. Le président libanais Michel Sleimane s’est prononcé, dimanche 20 janvier 2013, en faveur du mariage civil. Le chef de l’Etat a souhaité l’adoption d’une loi qui encadrerait le mariage civil au Liban. Cette prise de position survient après l’annonce, il y a quelques jours, de la célébration du premier "mariage civil" qui devrait encore être validé par le ministre de l’Intérieur.
Actuellement au Liban, il n’existe que le mariage religieux, étant donné la persistance du système politique confessionnel. Les tribunaux religieux, toutes communautés confondues, régulent tous les effets du mariage. Depuis 1943, le pouvoir du pays est réparti de manière proportionnelle entre les dix-huit communautés religieuses. Au Liban, les personnes appartiennent en premier lieu au groupe. Epouser quelqu’un d’une autre communauté revient souvent à trahir sa famille, la société, tandis que les religieux se cramponnent à leurs prérogatives.
L’instauration d’un mariage civil au Liban serait la concrétisation légale d’un combat mené dans le pays depuis plusieurs décennies. Le mouvement s’est acceléré suite à la publication d’une photo sur les réseaux sociaux. On peut y voir une fillette sur les épaules de son père, brandissant une pancarte sur laquelle est écrit : "Le mariage civil, pas la guerre civile". Cette photo aurait été prise lors d’une manifestation contre le système confessionnel au Liban en avril 2010.
apic/mvl - « Très belle photo ! » a commenté le président libanais Michel Sleiman sous cette photo publiée sur Facebook et twitter