Prêcher la Parole de Dieu, par une lecture littérale, ecclésiale ou critique de la Bible? Tel sera le programme de cette 46ème édition des rencontres œcuméniques qui se donnera au Grand Séminaire de Liège. Lancée par Mgr Bonny, évêque référendaire pour l'œcuménisme, la rencontre sera menée par le P. Dominique Colin, dominicain, qui en donnera la contribution principale (photo). Œcuménique la journée se poursuivra en présence d'orateurs orthodoxe, protestant (le prof. Nullens), anglican(le Rev. J. Mc Donald), tandis que le P. Thaddée Barnas de Chevetogne donnera un aperçu des principaux documents.
Prêcher la Parole de Dieu … est-ce un thème porteur? La question a été posée à l'intervenant principal, le P.Collin, deux jours avant son intervention.
"C'est une dimension fondamentale dans le christianisme que la relecture de la Bible, c'est même une de mes intuitions pastorales que d'apprendre à la renouveler. On peut même considérer que le thème ne manque pas d'actualité, car beaucoup ont cette envie de revenir à la Bible dans une démarche de lecture personnelle. Or la Bible est un livre qui fait peur, jugé difficile d'accès, qui inspire la crainte de ne pouvoir l'aborder si on n'est pas spécialiste, exégète "je ne suis pas capable". Mais le texte biblique peut être abordé par le lecteur de la même façon qu'il lirait n'importe quel autre livre, comme s'il s'agissait d'un roman, avec une intrigue qui parle, qui accroche. On ouvre ainsi le lecteur à un récit, un horizon, même s'il n'en comprend pas toutes les subtilités. Il se sentira bien plus libre devant un texte s'il le lit sans s'embarrasser des multiples notes et notices, contrairement à l'attitude de certains chrétiens.
A cette implication personnelle, j'ajoute la dimension communautaire, précise le dominicain, aussi importante que la première. Dans une lecture ecclésiale, le chrétien partage son goût de l'Autre, il y a là une véritable joie née du plaisir de la (re)découverte de partager la lecture ensemble. Bien sûr, la Parole biblique est un lieu risqué, qui désoriente. Mais c'est aussi une Parole qui encourage, qui donne le courage d'exister. La foi au sens biblique du terme, c'est le courage d'exister. Une bonne lecture biblique devrait faire entendre une parole d'encouragement, ce me semble même être un critère décisif d'une bonne lecture, d'une bonne homélie", conclut le dominicain, achevant son explication sur l'étymologie du mot Evangile, qui veut dire parole d'encouragement.
Samedi 10 novembre 2012 Grand Séminaire, rue des Prémontrés 40 - 4000 Liège de 10 à 17 heures
B.Lennerts