Le KAICIID, Centre international pour le dialogue interreligieux et interculturel Roi Abdallah Ben Abdelaziz, a été inauguré le 26 novembre, en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, du président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran, et de quelque 600 invités.
L’Autriche, l’Espagne et l'Egypte sont les trois Etats co-fondateurs, tandis que le Saint-Siège a adhéré au projet en qualité d’Observateur fondateur.
Si toutes les grandes religions et traditions sont représentées, pour favoriser les échanges en marge des cérémonies officielles, l'initiative du KAICIID soulève néanmoins de nombreuses interrogations, parmi lesquelles le financement de l'Arabie Saoudite. Car la liberté religieuse n’existe pas dans ce pays. Les cultes publics non-musulmans sont interdits; les conversions sont punissables de mort; les défenseurs des droits humains et les dissidents font l’objet d’une sévère répression.
Selon ses détracteurs, sous prétexte du dialogue, le Centre servira les intérêts politiques et religieux de l’Arabie saoudite. Certains y voient même une offensive médiatique de ce pays arabe pour promouvoir le wahhabisme (mouvement politico-religieux saoudien, souvent perçu comme une secte).
Face à ces critiques, le Saint-Siège considère qu'il s'agit d'un lieu pour exposer des exigences et chercher des solutions.
Un budget annuel de 10 à 15 millions d’euros permettra le fonctionnement du Centre, composé d’une équipe de 25 personnes. Le KAIICID sera gouverné par un conseil de neuf membres de diverses religions, des "modérés" nommés par les Etats fondateurs. Parmi eux, le père Miguel Ayuso, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et le métropolite orthodoxe Emmanuel de France.
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