Le premier ministre de la République Démocratique du Congo, Augustin Matata, était de passage à Bruxelles le 23 octobre. Un voyage officiel avec de nombreuses rencontres au sein du gouvernement belge et des institutions européennes…
Avant de s’envoler pour l’Allemagne, il a tenu à aborder plusieurs questions polémiques, lors d’une conférence de presse à l’ambassade de la République Démocratique du Congo, à Bruxelles, notamment celle touchant à la situation du Nord Kivu. Matata veut disculper la RDC de tout rapport avec les exactions dans l’est du pays. « Il ne s’agit pas d’un problème congolo-congolais« , a-t-il affirmé.
A ce propos, le Rwanda est pointé du doigt par un rapport des Nations Unies, dont la publication n’est pas encore officielle. Les fuites révèlent que plusieurs personnes haut-placées du gouvernement rwandais seraient aux commandes des activités du M23 (mouvement du 23 mars), lequel ravage actuellement le Nord Kivu, et compte parmi ses membres des criminels de guerre recherchés par la CPI. Le premier ministre de la RDC a trouvé à Bruxelles une oreille très attentive en la qualité d’Herman van Rompuy et du gouvernement belge sur les solutions à envisager pour anéantir ces forces extérieures destinées à déstabiliser la RDC. « La dégradation progressive de la situation dans les Kivu doit rester à l’ordre du jour des débats dans les enceintes internationales, et les efforts régionaux doivent rapidement porter leurs fruits » déclare le ministre fédéral des affaires étrangères Didier Reynders dans un communiqué, à la suite de sa rencontre le 22 octobre avec Augustin Matata. « Le Premier Ministre de la RDC a souligné l’importance de progrès rapides en matière de réforme du secteur de sécurité et la possibilité de renforcer le mandat de la MONUSCO« , révèle-t-il.
Les chantiers congolais en cours ont également été soulignés. Améliorer la gouvernance, relancer la croissance économique de manière durable, respecter la démocratie et les droits de l’Homme… L’occasion pour le premier ministre de la RDC d’insister, non sans fierté, sur la hausse du taux de croissance de la RDC (7,4%) en 2012 ainsi que sur la baisse non négligeable du taux d’inflation : -3% pour 2012, une première depuis 1976.
Anne Leconte