Dix étudiants du Foyer Saint-Paul (FSP) et de Louvain-la-Neuve sont partis au Liban pour y vivre des JRJ, les Journées régionales de la Jeunesse. L’un des objectifs du FSP est de proposer aux étudiants de s’ouvrir à la différence, à la diversité de vivre sa foi. Une ouverture d’esprit qui ne se limite pas à l’intérieur du christianisme mais va à la rencontre d’Eglises différentes, de celles qui utilisent des formes différentes, ou encore d’autres religions.
Pour les étudiants du FSP, l’intention de partir en Syrie avec d’autres étudiants de Louvain-la-Neuve était portée depuis des mois. Trois étudiants syriens résidant au Foyer, et les expériences précédentes avaient privilégié cette destination. Malheureusement, la situation syrienne mit à mal le projet. Le hasard amenant souvent de bonnes choses, en février une rencontre fortuite avec le Père jésuite Naoras Sammour, de la province jésuite du Moyen Orient relance le projet. Ce dernier, apprend aux étudiants du FSP que les jésuites organisent pour l’été 2012 des JRJ, les Journées régionales de la Jeunesse, au Liban. Tous les 2 ans, des étudiants du Proche Orient, Syriens, Egyptiens, Libanais, environ 500, se rassemblent pendant de telles journées, qui ne sont pas sans similitude avec les JMJ. L’édition 2012 se précise pour le mois de juillet au collège jésuite de Beyrouth, le collège Jamhour, sur le thème « Comment être témoin du Christ ». La proposition sourit aux étudiants du FSP qui y voient une manière de coïncider parfaitement avec l’objectif FSP, c’est-à-dire rencontrer des chrétiens du Proche Orient et les rejoindre dans leur situation de vie quotidienne, mais aussi favoriser le dialogue interreligieux par la rencontre avec les musulmans.
Bruno Vermeire, président du foyer rappelle à propos l’encouragement du pape Benoît XVI lancé aux chrétiens » Allez visiter vos frères d’Orient! ». Il souligne encore « Vu les difficultés politiques de cette région, il était important pour nos étudiants de soutenir les chrétiens de là-bas en y allant nous-mêmes plutôt que l’inverse« . De mi juillet au début du mois d’août, 10 étudiants, 6 jeunes du FSP, et 4 d’ailleurs encadrés par leur président et les pères jésuites du collège Jamhour se sont ainsi retrouvés au milieu de 300 jeunes égyptiens, libanais palestiniens, irakiens syriens, au cœur de Beyrouth pour vivre avec eux 10 jours d’intenses rencontres et expérimenter les réalités des uns et des autres. Dans la diversité des célébrations selon différents rites (maronite, melkite) et dans l’expression de la fête, jeunes européens et jeunes orientaux ont éprouvé l’universalité de l’Eglise au sein d’une vraie rencontre.
Être témoin du Christ.
Comment l’autre est témoin du Christ au milieu de situations où la vie humaine est mise en danger, interpelle et impose de revisiter les exigences de sa propre foi. La richesse des rencontres avec ces jeunes chrétiens d’Orient passe aussi par l’auto-examen. D’un côté comme de l’autre, précise le président du FSP. « Là-bas, on croit qu’en Europe c’est le paradis, les gens ne savent pas qu’être témoin du Christ est un combat difficile qui demande de pratiquer sa foi de manière personnelle et authentique. Les croyants orientaux sont en quelque sorte des chrétiens sociologiques, leur appartenance à l’Eglise ne se remet pas en question, leur pratique semble moins enracinée. Cela a marqué nos étudiants qui se sont sentis acculés à l’exigence d’une foi radicale, authentique et personnelle. »
Voyage du pape
Bien que le voyage des jeunes louvanistes au Liban initialement programmé en Syrie n’ait pas de lien direct avec le prochain voyage du pape, des signes de préparations étaient néanmoins visibles. Face aux difficultés vécues par la population, la visite du pape est perçue par la population comme un encouragement.
Ecoutez Bruno Vermeire s’exprimer à ce propos.
(c) photos Foyer Saint-Paul
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Bernadette Lennerts