l’abbé Pierre Ruquoy est un homme généreux qui consacre sa vie aux autres, aux enfants orphelins. Après avoir passé de nombreuses années en République Dominicaine, cet enfant de Ligny (diocèse de Namur) est aujourd’hui en Zambie où il a transformé son presbytère en orphelinat. Rencontre avec un prêtre qui a choisi de vivre très loin de sa terre natale.
Le Père Pierre Ruquoy est aujourd’hui retourné en Zambie après avoir passé plusieurs semaines en Belgique. Des vacances? Pas vraiment. Outre le plaisir de retrouver les siens, lorsqu’il est chez nous, il a consacré toute son énergie à récolter des fonds. L’abbé Ruquoy, le padre Pedro, vit en Zambie le pays le plus pauvre du monde. Un pays où l’espérance de vie est, en moyenne, de 37 ans.
Actuellement, l’objectif du religieux est de permettre aux plus âgés de ses pensionnaires de quitter le presbytère en mettant à leur disposition un petit coin de terre pour cultiver et faire vivre leur future famille.
Un autre souhait est d’ouvrir un tel centre d’accueil pour les filles. En Zambie comme partout en Afrique la tradition d’accueil est importante mais, aujourd’hui, les familles ne peuvent plus faire face tant la situation financière des grands parents, oncles, tantes est précaire. Il y a aussi le sida, véritable fléau, avec 20% de séropositifs. Les décès sont nombreux et interviennent pour ces malades bien avant les 30 ans. Le travail d’accueil du père n’est donc pas prêt de s’arrêter.
Le père Pierre Ruquoy appartient à la congrégation du Coeur Immaculé de Marie mieux connue sous le nom de Scheut. Des missionnaires qui sont auprès des plus pauvres et qui animent de petites communautés chrétiennes tout en les aidant à retrouver leur dignité. Formé au grand séminaire de Namur, il veille encore à la formation des futurs prêtres à qui il enseigne. Sa paroisse est immense et il lui est impossible de dire la messe, chaque semaine, partout. Souvent il s’agit de mener dans ces lieux très éloignés, une première évangélisation. Les visites sont mensuelles voire trimestrielles et souvent gagner le village est déjà une aventure! Et pour les enfants, ses absences sont toujours une source d’inquiétude.
Confronté à la douleur, à la pauvreté, l’abbé a aussi appris à vivre au rythme de l’Afrique et à revoir ses priorités. »En Belgique tous les moments de vie sont soigneusement calculés: arriver cinq minutes en retard à une réunion est quasi un péché mortel, prêcher pendant plus de 4 minutes à la messe attire les murmures des paroissiens et visiter un ami sans avertir est inconcevable. Les Belges, poursuit-il, ont énormément de difficultés à vivre le moment présent: on pense toujours à l’heure: l’heure de l’autobus ou du train, l’heure de l’ouverture des bureaux, l’heure de fermeture des magasins… On est toujours préoccupé par ce que l’on fera après-midi, demain ou la semaine prochaine. En Zambie, demain a très peu d’importance: la seule chose qui importe est de vivre aujourd’hui, maintenant et ici. Les pauvres de ce coin d’Afrique savent vivre l »’aujourd’hui de Dieu. » La priorité va au temps humain: une visite et tout ce qui était prévu dans la journée est annulé. »
Si vous souhaitez aider le père Ruquoy n’hésitez pas à prendre contact avec les »Amis de Pierre Ruquoy » 74, rue du Comté à Ligny. Ou encore à former le 071/88.80.57, c’est la maman de ce Scheutiste installé bien au delà de nos frontières qui vous répondra notamment quant aux possibilités de parrainer – avec exonération fiscale- des enfants. Actuellement, une quarantaine d’enfants de Zambie, sont parrainés. Plusieurs abbayes apportent également leur aide. Numéro de compte BE 73250000249760. Madame Ruquoy vous renseignera aussi sur comment recevoir les livres écrits par son fils, dont »Fleurs de soleil » ou trois ans d’expérience en Zambie.
Lire la totalité du reportage de Christine Bolinne
Diocèse de Namur/CB