Suite du feuilleton américain des sœurs rebelles. Un feuilleton pas si marrant que ça au demeurant… Car il y a confrontation et dissidence sur des sujets complexes touchant à l’éthique même de l’Eglise catholique. D’un côté, la LCWR (Conférence des supérieures religieuses des Etats-Unis), soit 80% des 45 000 religieuses américaines, de l’autre le Vatican et la Conférence épiscopale des Etats-Unis. Entre les deux partis, un dialogue de sourds…
Au cœur du problème, des religieuses américaines et leur position réfractaire à celle de Vatican sur l’ordination des femmes, sur l’homosexualité, sur la morale sexuelle, sur l’avortement et l’euthanasie… and so on. Et pour ne pas mettre de l’huile sur le feu, la LCWR a rejeté en termes particulièrement sévères les critiques formulées par le Saint-Siège à son encontre…
Une rencontre a eu lieu le 12 juin au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, à Rome, au cours de laquelle la délégation du LCWR a été invitée à respecter le magistère de l’Église et à coopérer avec le Saint-Siège et avec la Conférence épiscopale des Etats-Unis.
Sur la base de la loi canonique, indique le communiqué du Bureau de presse du Saint-Siège, une conférence de supérieurs majeurs comme la LCWR est constituée et demeure sous la direction suprême du Saint-Siège afin de promouvoir les efforts communs entre les membres des instituts et la coopération avec le Saint-Siège et la Conférence épiscopale. La note doctrinale (il y a quelques jours, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a adressé une note doctrinale au LCWR lui reprochant certaines prises de position) avait pour objectif d’aider la LCWR dans cette mission importante en promouvant une vision de communion ecclésiale fondée sur la foi en Jésus Christ et sur les enseignements de l’Eglise transmis fidèlement à travers les siècles sous la conduite du Magistère.
Dans une interview accordée au National Catholic Reporter, le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s’est exprimé peu après sa rencontre, à la Congrégation pour la Doctrine de la foi, avec Sœur Pat Farrell, présidente de la LCWR, et Sœur Janet Mock, sa directrice générale. Il s’inquiète du « dialogue de sourds » entre le Vatican et la LCWR. Le cardinal américain a indiqué que si la LCWR n’acceptait pas la révision doctrinale qui lui est proposée par Rome, elle pourrait voir sa reconnaissance canonique retirée au profit d’une nouvelle organisation, qui serait plus fidèle à Rome, apprend-t-on dans La Croix.
« Trop de personnes à la LCWR, censées représenter l’Eglise Catholique, n’en sont pas les fers de lance au niveau identitaire« . A savoir… Le théologien américain Charles Curran, récusé par Rome dans les années 1980 a été récemment publié par la revue de la LCWR ; Barbara Marx Hubbard, l’une des figures de proue du New Age aux États-Unis, a été invitée à la prochaine assemblée générale de la LCWR, prévue en août 2013…etc.
» L’Église est un ensemble très large, qui n’exclut pas rapidement ses membres. Mais, en l’espèce, il s’agit d’un groupe qui doit représenter l’Église d’une manière cohérente avec son enseignement et sa tradition« , conclut le cardinal.
A.L (avec Radio Vatican et La Croix)