Voilà une fête que bien des politiciens tentent de s'approprier, quelle que soit leur appartenance sur l'échiquier politique. En France, à quelques jours du scrutin présidentiel, l'enjeu sera encore plus grand pour les partis, de gauche comme de droite.
Cette fête ne trouve pas sa source dans un calendrier religieux. Elle ne commémore pas d'événement lié à l'histoire chrétienne, contrairement au jeudi férié de l'Ascension ou au lundi de la Pentecôte. Si elle a été décidée en 1889 à Paris, lors du congrès de la IIe Internationale socialiste, elle commémore, dans les faits, le décès de six manifestants à Chicago, lors des manifestations trois ans plus tôt. Les ouvriers défilent en réclamant les 8 heures, soit une tripartite avec la répartition de 8h de travail, 8h de loisirs et 8h de repos. Pendant longtemps, même après l'obtention des 8h de travail en 1919, les défilés du 1er mai conserveront un caractère de revendication sociale, renforcée par une composante internationale.
Aujourd'hui, si les candidats à la présidentielle française se sont emparé de ce symbole national, on observe le même phénomène en Belgique, puisqu'à côté des défilés socialistes, le mouvement libéral rassemble ses partisans le même jour. Un choix, bien entendu, symbolique.
Dans la tradition chrétienne, c'est saint Joseph l'artisan-charpentier, qui est fêté le 1er mai. Les travailleurs voient en lui celui qui initia le fils de Dieu au travail nourricier des hommes.
Angélique Tasiaux