Plusieurs centaines de musulmans ont incendié l’église d’un centre protestant à Khartoum, le 21 avril 2012, scandant des paroles anti-sudistes, rapportent des témoins oculaires dans la presse locale et internationale.
Le pasteur Youssif Matar Kodi a déclaré à l’AFP que des centaines de personnes, principalement des extrémistes islamistes, avaient attaqué la ferme et le centre de formation dirigés par l’église évangélique presbytérienne du Soudan. Des bulldozers auraient pénétré dans la ferme et arraché des arbres.
Le pétrole, source de tensions entre le Nord et le Sud
Le Soudan du Sud, dont la production de pétrole représente la quasi-totalité de ses revenus, estime que la taxe de passage requise par le Nord est beaucoup trop élevée. Il a donc décidé de bloquer les vannes, espérant ainsi contraindre le Nord à revoir ses exigences à la baisse.
Les évènements se sont produits après que le Soudan, en majorité musulman, a affirmé avoir libéré le 20 avril la zone pétrolière de Heglig, occupée depuis dix jours par le Soudan du Sud, principalement chrétien et animiste. A la suite de cette annonce, de nombreuses personnes sont descendues dans les rues de Khartoum, scandant Allah-O-Akbar (Dieu est le plus grand).
Il y a un mois, les autorités ont indiqué vouloir récupérer le terrain, propriété de l’église depuis un siècle, pour en faire un jardin et un terrain de jeu, a précisé le pasteur Kodi. Son église, l’une des plus importantes du Soudan, a attiré beaucoup de chrétiens originaires du Soudan du Sud et de réfugiés éthiopiens. La majorité des fidèles sont repartis au Sud, au moment de l’indépendance en juillet 2011.
Entre 1983 et 2002, une guerre civile entre le Nord et le Sud a fait deux millions de morts. Aujourd’hui, les affrontements militaires qui s’intensifient entre les deux Soudans laissent craindre le pire vu la mobilisation de nouvelles troupes faisant route vers la frontière.
(apic/mvl)