L’ancien leader cubain Fidel Castro a annoncé dans la soirée du 27 mars (heure locale) qu’il rencontrerait Benoît XVI le lendemain, avant que le pape ne quitte l’île. Si le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a jusque-là annoncé que cette rencontre était possible, il semble qu’elle aura lieu dans l’après-midi du 28 mars, peu avant le départ du pape vers Rome.
Sur le site Internet www.cubadebate.cu, un site officiel sur lequel Fidel Castro a l’habitude de livrer ses réflexions personnelles, le Lider Maximo écrit ainsi: “Je saluerai avec plaisir mercredi son excellence le pape Benoît XVI, comme je le fis avec Jean Paul II, un homme dont le contact avec les enfants et les humbles citoyens du peuple suscitait, invariablement, des sentiments d’affection“. “J’ai décidé de lui demander quelques minutes de son temps très occupé“, poursuit Fidel Castro qui espère enfin que Benoît XVI appréciera “ce contact simple et modeste“.
Ainsi au dernier jour de sa visite à Cuba, Benoît XVI s’entretiendrait pour la première fois avec l’ancien leader cubain. Le père de la Révolution cubaine, Fidel Castro a cédé temporairement sa place à son frère Raúl en 2006, il a ensuite définitivement quitté le pouvoir en février 2008. le Lider Maximo, s’était déjà entretenu avec Jean Paul II en novembre 1996 lors de sa visite au Vatican puis, en janvier 1998, lors de la visite historique du pape polonais sur l’île.
Alina Castro
Dans une interview donnée à « Vatican Insider », le 26 mars 2012, Alina Castro revient sur la visite du pape. La fille de Fidel et Natalia Revuelta, a fui son pays en 1993. Réfugiée aux Etats-Unis elle parle de l’ancien chef d’Etat et de son rapport à la foi.
Alina Castro ne croit pas à la conversion de son père Fidel. Elle lui souhaite un retour « aux racines de la foi dans laquelle il a grandi, quand il étudiait chez les jésuites. A ses yeux, cela lui redonnerait l’humanité qu’il a perdue ». Ses propos font apparaître des sentiments contradictoires au sujet de la venue du pape à Cuba. Certes, elle voit dans le choix de Benoît XVI une légitimation. « Sa venue est très importante pour les croyants ». Evoquant son enfance, elle confie qu' »être catholique à Cuba était un handicap idéologique: tu devais cacher ta foi afin de ne pas être persécuté. A présent, ce n’est plus ainsi ».
Revenant à l’actualité, elle ne croit pas à une accélération des changements sur le plan politique, pour deux raisons. « La première est la personnalité différente de Benoît XVI » par rapport à Jean Paul II. « La seconde est que je ne crois plus à la possibilité d’un virage généré par la visite d’un chef religieux ». Pour Alina Castro, l’Eglise locale » a donné l’impression de renoncer à sa mission naturelle de défendre les droits humains, pour pouvoir traiter avec le régime. Elle a ainsi obtenu des avantages pour les fidèles, mais elle a perdu prise sur le peuple ».
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