Durant les trois jours qu’il aura passés sur l’Île de Cuba, le pape aura plusieurs fois saisi l’occasion d’exprimer les changements qu’il souhaite voir se réaliser dans ce pays communiste notamment en matière de liberté religieuse. Les libertés fondamentales doivent être garanties a rappelé le pape, évoquant la question des prisonniers politiques. Benoît XVI a également stigmatisé l’embargo économique imposé au pays.
Le vendredi saint
Devant la presse, le père Lombardi est revenu sur la rencontre entre Benoît XVI et Raúl Castro, indiquant que le pape avait “souligné l’importance du Vendredi saint pour les catholiques cubains, demandant que ce jour puisse être un jour férié“. Le père Lombardi a précisé que la réponse des autorités ne serait pas immédiate. Visitant Cuba en janvier 1998, Jean Paul II avait déjà demandé à Fidel Castro que Noël devienne férié, avec succès. En décembre 1998, le jour de Noël était ainsi redevenu férié, 30 ans après sa suppression.
Liberté religieuse
A l’occasion de la dernière messe de sa tournée latino-américaine, sur la place de la Révolution de La Havane, le 28 mars, Benoît XVI a souhaité des changements à Cuba et dans le monde. Des changements qui n’auront lieu que si « chacun se trouve dans les conditions de s’interroger sur la vérité et se décide à prendre la voie de l’amour, semant la réconciliation et la fraternité ». Le pape considère en effet que le communisme ne correspond plus à la réalité et que de nouveaux modèles doivent êtres trouvés.
S’il s’est réjoui qu’à Cuba des pas sont actuellement accomplis pour que l’Eglise mène à bien sa mission d’exprimer publiquement et ouvertement sa foi, le pape a ajouté « il est cependant nécessaire d’aller de l’avant. Je souhaite encourager les instances gouvernementales à renforcer ce qui a déjà été obtenu et à avancer sur le chemin d’un authentique service du bien commun de la société cubaine tout entière », a-t-il déclaré. Benoît XVI a rappelé l’importance du droit à la liberté religieuse, tant dans sa dimension individuelle que communautaire, qui manifeste l’unité de la personne humaine à la fois comme « citoyen et croyant ».
L’embargo américain
Au moment de quitter Cuba, Benoît XVI a appelé au renouvellement et à la réconciliation de la société cubaine. Il a souhaité que personne ne subisse la limitation de ses libertés fondamentales ou la « privation de ressources matérielles ». D’un même élan, le pape a dénoncé les limitations des libertés civiles imposées par un régime à parti unique et l’embargo américain pesant sur Cuba depuis 1962, suite à des nationalisations cubaines au détriment de sociétés américaines. Cet embargo, appelé « blocus » par La Havane, est le plus long de la période contemporaine. S’il ne concerne plus les produits alimentaires et les médicaments depuis 2000, il demeure en vigueur en matière de déplacements humains et d’argent depuis les Etats-Unis en direction de Cuba.
Benoît XVI a souhaité que, « dans la cohabitation humaine, nationale et internationale, soient éradiquées les positions inamovibles et les points de vue unilatéraux, qui tendent à rendre plus ardue l’entente ». Aux yeux du pape, « l’heure présente exige d’une manière pressante » que les éventuels désaccords et les problèmes soient résolus dans la recherche infatigable et dans un dialogue patient et sincère.
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BL (avec apic/imedia)