Pour le nonce apostolique en Syrie, Mgr Mario Zenari, la situation du pays est proche de l’« urgence humanitaire ». Ces derniers jours, les violences se sont encore intensifiées dans plusieurs villes du pays dont la ville d’Alep, jusqu’ici épargnée par le conflit.
« Nous ne savons pas qui se trouve derrière ces attentats », a expliqué Mgr Zenari sur radio Vatican, soulignant la dégradation de la situation. « On ne peut même plus enterrer les morts sans courir un grand risque », a-t-il ajouté. « Il faut faire vite et ne pas trop attendre pour mettre en œuvre les solutions possibles ».
La communauté chrétienne n’a pas encore été prise pour cible, a précisé Mgr Zenari. Selon lui, « les chrétiens sont respectés et pourraient jouer un rôle important » et servir de « pont ».
Le Saint-Synode marqué par la gravité de la situation
Au Liban, le Saint-Synode de l’Eglise grecque-melkite catholique s’est clôturé ce 8 février par un appel des Pères à la conscience des responsables en Syrie et en Egypte comme à celle des opposants pour que «le bain de sang cesse et que chacune des parties accepte de recourir au dialogue sous l’égide de la communauté internationale et des pays arabes».
Dans son appel aux dirigeants et aux opposants dans les pays du territoire patriarcal – en particulier en Syrie et en Egypte, le Saint Synode estime que le dialogue «devrait aboutir à une paix durable construite sur la justice, la démocratie et la liberté». Les Pères ont également salué l’esprit d’ouverture qui a prévalu lors du sommet islamo-chrétien du 7 février à Beyrouth et auquel a pris part le patriarche Grégoire III. Enfin, le Saint-Synode a apporté tout son soutien aux documents publiés en janvier par Al-Azhar sur les libertés : la liberté religieuse et la liberté de conscience.
L’émotion du pape face à la mort d’enfants syriens
Le 12 février, le pape Benoît XVI lance un appel ému au dialogue en Syrie, évoquant notamment la mort de petits enfants dans les violences de ces derniers jours : « Je suis avec beaucoup d’appréhension les épisodes dramatiques d’une violence croissante en Syrie. Ils ont provoqué ces derniers jours de nombreuses victimes. J’évoque les victimes, dont des enfants, dans ma prière, les blessés, et ceux qui souffrent des conséquences d’un conflit toujours plus préoccupant ».
Surtout le pape a invité au dialogue : « Je renouvelle en outre mon pressant appel à mettre fin à la violence et à l’effusion de sang. Enfin j’invite chacun – et avant tout les autorités politiques de Syrie – à privilégier la voie du dialogue, de la réconciliation et de l’engagement pour la paix. Il est urgent de répondre aux aspirations légitimes des différentes composantes de la Nation, ainsi qu’aux souhaits de la communauté internationale, préoccupée du bien commun de toute la société et de la région. »
(Apic/Zenit/MVL)
Photo : Qin Haishi | ZUMA24.com