Près d’une cinquantaine de jeunes « indignés » ont manifesté place Saint-Pierre, le 14 janvier 2012, contestant le pouvoir du pape et la richesse du Vatican. Les manifestants ont été évacués par les forces de l’ordre italiennes.
Arrivés en début d’après-midi place Saint-Pierre, des dizaines de jeunes en majorité Espagnols, Français, Italiens, Belges ou Grecs ont crié de nombreux slogans, parmi lesquels « Eglise corrompue », « pape criminel » ou encore « Vatican, paie les impôts comme tout le monde ». Installés au pied du sapin de Noël dressé à côté de la crèche géante, devant la basilique vaticane, les manifestants ont fait une halte dans leur marche entre Nice (France) et Athènes (Grèce).
Ayant planté quelques tentes derrière les barrières entourant la crèche et le sapin, ils ont d’abord été évacués des lieux par la police italienne et par des hommes de la Gendarmerie vaticane. Un camion des pompiers du Vatican est venu en renfort alors que, devant la place, arrivaient une dizaine de camionnettes de la police italienne et des carabiniers. Dans le même temps, la Via della Conciliazione, grande artère qui mène au Vatican, a été fermée à la circulation. De nombreux ’indignés’ ont résisté, les mains en l’air, au cri de « Non à la violence ». Trois manifestants ont été arrêtés par les forces de l’ordre italiennes, en charge de la sécurité de la place, dont un qui avait grimpé dans le sapin de Noël. En quelques minutes, le groupe s’est retrouvé en dehors du territoire du Vatican, sur la place Pie XII, au milieu d’une bonne centaine d’hommes des forces de l’ordre. Ils ont ensuite été conduits dans un commissariat, a indiqué la police.
« Que le pape s’indigne! »
« Le Vatican fait partie des riches, 1% de la planète auquel nous nous opposons », a expliqué l’une des responsables de la coordination. « Nous contestons le pouvoir du Vatican et sa suprématie », a poursuivi cette militante belge, précisant que le mouvement, qui comptait de nombreux croyants, ne contestait pas « l’aspect spirituel ou l’engagement » de l’Eglise. Une autre manifestante, française, a demandé que le pape s’associe au mouvement des ’indignés’ et à leur « démocratie réelle ». Il faut qu’il « sache s’insurger lui aussi », a-t-elle encore confié.
Sur un site Internet les « indignés » annoncent qu’ils entendent occuper durant 3 jours la place Saint-Pierre, dès le 15 mai prochain.
Un peu plus tard, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a jugé « juste et opportune » cette évacuation. Interrogé par l’agence de presse italienne « Ansa », le Père Federico Lombardi a expliqué que les manifestants avaient voulu utiliser la place Saint-Pierre de manière impropre, regrettant leurs expressions et leurs actes.
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