Nos confrères de la radio Vivacité Mons (RTBF) ont consacré un reportage à propos d’un bras de fer qui pourrait se préparer entre la commune de Frasnes-lez-Anvaing et l’Unité pastorale de l’entité. En cause : les finances communales qui, comme dans d’autres localités, ne sont pas au mieux de leur forme. D’où la recherche de pistes permettant de limiter les dépenses à défaut d’augmenter les taxes (surtout à la veille des élections communales de 2012). L’échevin MR des Finances a donc avancé l’idée de réorganiser les fabriques d’église qui, à ses yeux, pèsent lourdement sur le budget communal.
Il appuie sa demande sur le fait que l’entité compte pas moins de 21 paroisses pour seulement 11.000 habitants et que les 17 fabriques d’église qui les gèrent coûtent chaque année 225.000 euros à la commune de Frasnes-lez-Anvaing.
« Cela fait 3,5 % du budget, plus que dans d’autres communes avoisinantes », martèle l’échevin Jacques Dupire, qui ajoute que l’importance financière sur le budget communal est conséquente, « Il y a moins de prêtres, moins de messes dans chacune des églises. Ensuite, si on veut continuer à restaurer tous nos bâtiments religieux, on va probablement avoir des restaurations incomplètes, et donc un résultat malheureux », souligne-t-il encore.
Partant de cette hypothèse, le mandataire libéral propose une piste pour tenter d’alléger le poste « fabriques d’église » sur les finances communales et appelle à une rencontre avec les responsables des fabriques d’église locales afin de « trouver une solution permettant une pratique religieuse confortable dans des édifices mieux restaurés ». Et l’échevin de conclure : « Il faut que l’impact financier des fabriques d’église sur le budget communal reste raisonnable. Car de plus en plus, les communes vont devoir faire face à d’autres exigences ».
Interrogé par la RTBF, le Vicaire général de l’évêché de Tournai Olivier Fröhlich, a répondu que « L’église reste importante pour beaucoup dans la célébration des baptêmes, des mariages, des funérailles. Ce n’est donc pas aussi simple que cela ; et on ne peut en tout cas pas se limiter au nombre de pratiquants du dimanche pour prendre une décision juste ».
Pour rappel, les pouvoirs publics ont l’obligation de prendre en charge les déficits éventuels liés à l’exercice des cultes (pour toutes les religions reconnues par l’Etat) et de financer les travaux nécessaires à l’entretien et à la conservation des lieux de cultes (églises, temples, etc.). Cette législation remonte à la révolution française et a été renforcée par un édit impérial de Napoléon en 1809. Elle a été transposée dans la législation belge en application de l’article 181 de la Constitution, qui impose ces obligations en vertu de la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes (réglant les modalités de transmission aux autorités civiles des comptes et budgets des fabriques d’église), de la loi communale et de la loi provinciale.
A l’heure où les communes cherchent à redresser leurs finances mises à mal par la crise ainsi que par les déboires de la banque Dexia (surnommée la banque des communes) et du Holding communal (qui versait dans le passé d’importants dividendes mais a été mis en liquidation), il y a fort à parier que d’aucuns tenteront de suivre la piste de la désacralisation de certaines églises afin de réduire les dépenses communales. D’autant que 2012 est une année électorale pour les communes et qu’il serait malvenu pour les élus d’augmenter les impôts communaux.
C’est un sujet sensible, mais à Frasnes-lez-Anvaing, le débat semble en tous cas lancé. Il ne semble cependant pas trop inquiéter le Doyen Xavier Huvenne, qui, interrogé par nos soins, a déclaré que cette « idée revenait régulièrement depuis dix ans ».
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