Lors de la visite d’Herman Van Rompuy le 12 novembre 2011 au Vatican, Benoît XVI a évoqué la période de crise traversée par l’Europe avec le président du Conseil de l’Union européenne. Ce dernier a plaidé pour le « vivre ensemble européen » et pour une économie « socialement et humainement » corrigée, .
Le pape a évoqué la “période de crise” traversée par le vieux continent. “L’Europe a de grands problèmes”, a affirmé Benoît XVI avant son entretien privé avec Herman Van Rompuy. Selon un communiqué officiel du Saint-Siège, la visite au Vatican d’Herman Van Rompuy a été l’occasion d’évoquer la promotion des droits de l’homme et la liberté religieuse ainsi que la contribution que l’Eglise catholique désire offrir à l’Europe.
Avant sa rencontre avec le pape, Herman Van Rompuy est intervenu à l’Université pontificale grégorienne de Rome, où il a donné une conférence, samedi matin, sur le thème : « Solitaire-solidaire ou l’essence d’un vivre ensemble européen », en présence du cardinal Zénon Grocholewski, préfet de la congrégation pour l’Education catholique et Grand chancelier de l’université, du P. Adolfo Nicolas, Général de la Compagnie de Jésus, du professeur Giovanni Maria Flick, président émérite de la Cour constitutionnelle italienne et de membres du Corps diplomatique, dont l’ambassadeur de France près le Saint-Siège, M. Stanislas de Laboulaye.
L’Europe, comme « projet politique », a été « la réponse à la guerre, à l’horreur », elle « s’est construite dans la mémoire des tombes de millions d’innocents », a rappelé le président Van Rompuy. Aujourd’hui cependant il avoue redouter qu’elle « ne tombe dans l’individualisme, dont le populisme et le nationalisme sont les expressions ». Il déplore que le monde qui, d’un côté, « s’humanise » par la lutte contre la pauvreté, d’un autre côté « se dépersonnalise » en étant « de plus en plus dépendant d’un système financer capitaliste effréné et sans éthique ». Il y voit un défi à relever « avec comme principe un amour pour l’homme afin d’atteindre une économie » qu’il appelle « « socialement et humainement » corrigée ».
Le président du Conseil européen a souligné l’importance du respect de la « personne »: « Si, demain, l’Union européenne, la communauté des peuples européens, désire atteindre, au niveau global, une plus grande unité dans le respect de la liberté des peuples, elle devra indubitablement s’appuyer sur ce qui fait son génie, c’est-à-dire sur une plus grande solidarité de tous dans le respect de l’intégrité de chaque personne. »
« L’essence d’une Europe » ne réside pas « en un esprit conquérant à la manière de Charlemagne, Charles Quint ou Napoléon », mais « en de petits pas entrepris quotidiennement », car « à défaut d’utopies, impossibles à réaliser, nous essayons (…) de garder politiquement, diplomatiquement et économiquement l’Europe sur les rails et de faire avancer, pour le bien de tous, le train conduisant vers un mieux vivre, un mieux vivre en commun. » (…)
«Il importe peu que l’Europe soit la plus petite des quatre parties du monde par l’étendue de son terrain, puisqu’elle est la plus considérable de toutes par son commerce, par sa navigation, par la fertilité, les lumières et l’industrie de ses peuples, par la connaissance des arts, des sciences, des métiers, et ce qui est le plus important, par le Christianisme dont la morale bienfaisante ne tend qu’au bonheur de la société », a renchéri Mr Van Rompuy.
Interpellé par l’agence I.MEDIA, le haut fonctionnaire a indiqué qu’il pourrait inviter Benoît XVI à visiter les institutions européennes à Bruxelles. Il a ajouté que le président du Parlement européen, le Polonais Jerzy Buzek, avait déjà invité Benoît XVI, lors de sa visite au Vatican, le 28 février dernier.
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