Les espoirs de réouverture du grand séminaire et de l’institut patriarcal de théologie orthodoxe de Chalki, à Istanbul semblent se concrétiser. La nomination du métropolite de Bursa, Elpidophoros Lambrinidis, comme Abbé du monastère de la Sainte Trinité de Chalki est interprétée dans ce sens.
Le partriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée 1er, a rencontré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan après que ce dernier ait annoncé la décision de son gouvernement de restituer les propriétés confisquées aux communautés religieuses* en 1936 et après. Il lui a fait part de sa satisfaction, de sa joie et de sa reconnaissance, tout en soulignant que les communautés non-musulmanes attendaient encore d’autres pas significatifs. Erdogan lui a répondu en affirmant : « ce n’est qu’un début ». Le patriarche a relevé que si la Turquie se voulait un Etat de droit, tout devait se passer selon le droit, indiquant qu’il ne s’agissait pas de privilèges pour les minorités non-musulmanes, mais de la réparation d’une grave injustice.
Le changement d’attitude du gouvernement turc sur les propriétés des communautés religieuses, et en particulier sur les biens du patriarcat œcuménique de Chalki, remonte à l’été dernier. Le vice-premier ministre Bülent Arinc avait déclaré, lors d’un dîner au patriarcat, qu’en Turquie, nul ne devait être un citoyen de seconde classe et que lui-même et le gouvernement considéraient que la formation devait pourvoir être reprise au sein du séminaire du Patriarcat œcuménique .
Le séminaire et l’Institut théologique de Chalki, sur l’Île des Princes, dans la mer de Marmara en face d’Istanbul, avaient été fermés en 1971, suite à la crise chypriote, ce qui avait entraîné de grandes difficultés pour le patriarcat œcuménique de Constantinople pour la formation de ses prêtres. Le patriarche Bartholomée Ier se bat depuis de nombreuses années pour sa restitution. En 2003 déjà, le gouvernement turc avait déclaré vouloir examiner la réouverture de Chalki, mais n’avait pas donné suite.
Ctb/Apic/pg
* A ce sujet, le porte-parole de la Conférence épiscopale catholique turque, Rinaldo Marmara, a précisé que la loi sur cette restitution des biens ecclésiastiques ne s’appliquait pas à l’Eglise catholique. Elle concerne uniquement les communautés minoritaires grecque, arménienne et juive qui ont leurs biens immobiliers enregistrés au nom de Fondations. Ces communautés ont en effet un statut légal à travers leurs Fondations qui sont de nationalité turque, ce qui n’est pas le cas de l’Eglise catholique latine, considérée comme une personnalité étrangère.