Interrogé par une chaîne flamande, Mgr Léonard a annoncé un renforcement du "screening" du profil psychologique des candidats-prêtres. Il a également évoqué la publication prochaine du code sur lequel les évêques de Belgique travaillent afin de prévenir les abus sur les enfants.
A l'occasion d'une interview au journal télévisé de VTM, diffusée lundi soir, Mgr Léonard a expliqué que tous ceux qui se rendront au séminaire pour devenir prêtre seront soumis à un examen psychologique préalable, en étudiant leur profil dès le début de leurs études. Ils feront par la suite l’objet d’un suivi au cours de sessions de formation en compagnie de psychologues. "L’Église doit mieux protéger les enfants", a souligné le Primat de Belgique qui a ainsi voulu montrer que celle-ci serait plus vigilante que jamais.
Pour autant, cette vigilance accrue ne se traduira pas pour l'instant (en Belgique francophone tout au moins) par de nouvelles initiatives à mettre en place auprès des futurs prêtres qui viennent de reprendre leur formation, nous a indiqué Joël Rochette, actuel directeur du séminaire de Namur.
Interrogé par le journal "Vers l'avenir"*, ce dernier a accueilli positivement les propos de Mgr Léonard tout en ajoutant que ce "screening" psychologique était mis en place depuis déjà quelques années dans le séminaire. "Au cœur de l’Église, nous n’avons pas attendu les propos de Mgr Léonard pour agir dans ce sens", a déclaré le chanoine qui pense par ailleurs que cela devrait se faire dans bien d’autres domaines de la société. "Peut-être que les futurs instituteurs, infirmiers, maîtres de sport devraient aussi être screenés", a-t-il ainsi suggéré.
Loin de penser que de telles mesures "refroidissent" les vocations, le chanoine Rochette a cependant mis en garde sur le risque de stigmatisation qui existait, à savoir que les candidats à la prêtrise soient considérés comme des "présumés coupables".
Pierre GRANIER
* 'interview du chanoine Joëlle Rochette