Le cardinal Antonios Naguib, patriarche d’Alexandrie des coptes catholiques, a confié son inquiétude quant à la situation en Egypte, le 23 août, sur les ondes de Radio Vatican. Le cardinal s’exprimait dans le cadre du 32e Meeting de Rimini, traditionnel rassemblement estival du mouvement catholique italien « Communion et Libération » (21-27 août).
« Depuis le début de ce que l’on a appelé la révolution, le 25 janvier dernier, il y a eu des changements positifs, qui n’ont pas touché l’essentiel. En fin de compte, les responsables sont toujours les mêmes personnes », a déploré le cardinal Naguib. Le patriarche a rappelé que, dans les semaines qui ont suivi la révolution, beaucoup de choses ont changé. « Et puis les attaques, les violences et la criminalité contre les chrétiens et contre les églises ont recommencé », a déclaré celui qui craint pour la sécurité de toute l’Egypte, « parce le pays vit un moment de manque de sécurité grave ».
En outre, le cardinal Naguib pense qu’il est normal que les forces islamiques soient fortement représentées dans le prochain parlement égyptien. Il estime que leur poids politique doit être reconnu sur la base d’un consensus démocratique. « Ils peuvent arriver à la majorité mais s’ils arrivent au pouvoir, on peut craindre qu’ils imposent le modèle d’un Etat religieux islamique », a-t-il souligné.
Il y a deux mois, le cardinal Naguib avait lancé un appel aux chrétiens, leur demandant de soutenir un processus vers un Etat civil et démocratique. « J’ai beaucoup d’espoir et je suis très optimiste, mais je ne cache pas mon angoisse et ma peur pour l’avenir, non seulement pour nous chrétiens, mais aussi pour toute l’Egypte », avait dit le patriarche.
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