Mgr Henri Teissier, ancien archevêque d’Alger, a été reçu par l’instance de consultations sur les réformes politiques, le 13 juin 2011, en tant que personnalité nationale représentant les chrétiens d’Algérie. Il a plaidé pour la liberté de réunion et d’expression, ainsi que la liberté de conscience et d’opinion.
Les chrétiens rencontrent des difficultés depuis la promulgation de la loi 06-03 du 28 février 2006, régissant la pratique du culte non musulman en Algérie, a déclaré Mgr Teissier. A ses yeux, cette loi nécessite une totale révision pour garantir le respect des droits des non musulmans en Algérie.
L’initiative de la commission de « l’insérer dans les consultations en cours » est le signe que l’Algérie veut accueillir tous ses enfants dans la différence. Selon l’ancien archevêque, « l’Algérie est ouverte à tous ses enfants, quelles que soient leurs croyances et leurs différences culturelles, tant qu’ils font partie du même pays et qu’ils œuvrent pour l’intérêt de ce pays », a rapporté le quotidien algérien national d’informations « La Tribune », le 14 juin.
Chrétiens et musulmans peuvent agir ensemble « pour le bien commun de l’Algérie, qui est aussi, le bien commun de toute la région de la méditerranée ». Aussi, l’ancien archevêque a insisté sur la nécessité d’un dialogue entre chrétiens et musulmans. « Il n’y a pas d’avenir dans ce monde, sauf si nous cherchons à être ensemble, et à découvrir ensemble le bien de l’humanité ».
Selon le quotidien en ligne « Tout sur l’Algérie » (TSA), Mgr Teissier a plaidé pour le respect du droit des minorités religieuses à la liberté de réunion, d’expression, de conscience et d’opinion. « J’ai insisté sur l’application de la Constitution dans son article 41, qui garantit la liberté de réunion et d’expression, et l’article 36, qui garantit la liberté de conscience et d’opinion. J’ai donné quelques exemples des difficultés que nous rencontrons ces derniers temps », a déclaré Mgr Teissier à la sortie de la réunion à TSA.
Mgr Teissier a obtenu la nationalité algérienne en 1966. Ordonné prêtre pour le diocèse d’Alger au milieu des années 50, il est devenu évêque d’Oran en 1972, puis archevêque coadjuteur du cardinal Duval en 1980, avant d’être nommé archevêque d’Alger en 1988. Malgré la violence terroriste qui a ensanglanté le pays dans les années 90, il est resté en Algérie. En 2008, il a démissionné de sa fonction d’archevêque d’Alger.
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