Le Mouvement Ouvrier Chrétien vient de se prononcer en faveur de la sortie de la production d’électricité à partir d’énergie nucléaire. Il soutient ainsi l’application de la loi de 2003 qui prévoit la fermeture des trois premières centrales nucléaires en 2015 et celle des dernières entre 2022 et 2025, pour autant que l’approvisionnement nécessaire en électricité soit assuré.
Pour le MOC l’énergie nucléaire reste une énergie potentiellement dangereuse, non durable, et coûteuse. Les arguments qui ont favorisé cette prise de position sont nombreux. Les événements survenus à Fukushima en font bien évidemment partie. Selon le MOC, ces derniers rappellent que le recours à l’énergie nucléaire comporte des risques d’accident qui ne peuvent être exclus et que les coûts financiers de ceux-ci sont tellement élevés que les pouvoirs publics sont obligés d’intervenir afin de limiter la responsabilité civile des exploitants.
Mais le mouvement chrétien pointe également plusieurs autres "lacunes" du nucléaire. Comme le fait qu'en matière de gestion des déchets hautement radioactifs, aucune solution technique fiable et sûre n’existe, ce qui constitue "un cadeau empoisonné à charge des générations futures". Et que les coûts financiers nécessaires pour la mise en place des installations, l’assurance contre les risques d’accident, la gestion des déchets ainsi que le démantèlement des usines soient très élevés et, en définitive, majoritairement supportés par les consommateurs.
Selon le MOC, qui souhaite que la Belgique imite l'Allemagne, la sortie du nucléaire "est une option politique possible et réaliste dans la mesure où elle implique des politiques ambitieuses en matière de réduction de la consommation, en particulier par un soutien ciblé vers les ménages à faibles revenus et vers les équipements collectifs, et des investissements importants dans les énergies renouvelables." Et d'ajouter dans son communiqué que "la sortie du nucléaire constitue aujourd’hui une formidable opportunité en matière économique et d’emplois."
P.G.