Tous les Libanais sont insatiables sur le sujet et l'archevêque de Saïda ne déroge pas à la règle: le Liban est le plus beau pays du Moyen-Orient, voire du monde. Mgr Elie Haddad était de passage en Belgique, invité par l'Aide à l'Eglise en Détresse (AED), pour venir parler de la situation au Liban et faire découvrir son Eglise, l'Eglise grecque-catholique melkite.
Bien sûr, ce pays a souffert car la guerre l'a ravagé; bien sûr, il reste économiquement faible, même s'il se redresse petit à petit; bien sûr, il a connu et connaît encore une grande diaspora car beaucoup ont du fuir leur écrin oriental, mais malgré ces crises confondues, le Liban peut être considéré comme un pays modèle où se vit un dialogue islamo-chrétien hors du commun.
7 Eglises chrétiennes et 3 grandes religions musulmanes se partagent plus de 90% du paysage religieux libanais. Selon Mgr Haddad, l'entente est acceptable, le respect présent et les activités mixtes dans les domaines du social, de l'enseignement, de la santé et même du politique, sont nombreuses et constructives.
Au niveau politique justement, le Liban jouit d'un système tout à fait original, le confessionnalisme; une démocratie fondée sur une répartition du pouvoir plus ou moins proportionnelle au poids de chaque communauté religieuse. Religion et politique sont donc intimement liées au Liban; tout comme Mgr Haddad qui doit, lui aussi, s'impliquer dans la gouvernance de la région de Saïda. Ce fait n'est pas nouveau; c'est presqu'une tradition au Liban, mais écoutez plutôt Mgr Elie Haddad. Ce sont de tous ces sujets, et de bien d'autres encore, dont il s'explique lors de notre rencontre.
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Sylviane Bigaré
