Si le jury du 64e festival de Cannes a choisi de décerner la Palme d’or au film « The tree of life », de Terrence Malick, le jury œcuménique a voté différemment en récompensant « This must be the place » du réalisateur italien Paolo Sorrentino.
L’histoire de « This must be the place » est celle de Cheyenne (Sean Penn) une ancienne star du rock. A 50 ans, il a conservé un look gothique, et vit de ses rentes à Dublin. La mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, le ramène à New York. A travers cette rockstar déchue, Paolo Sorrentino donne à suivre le voyage intérieur et l’odyssée d’un homme à la recherche de ses racines juives, de la maturité, de la réconciliation et de l’espérance.
« Drame classique d’une grande richesse et d’une esthétique recherchée, le film ouvre avec grâce des pistes de réflexion graves et profondes », note le Jury œcuménique qui a également décerné deux « Mentions spéciales » aux films « Le Havre », du Finlandais Aki Kaurismäki et « Et maintenant on va où? », de la Libanaise Nadine Labaki.
Un prix décerné depuis 1974
Le prix du Jury œcuménique a été créé lors du Festival de Cannes 1974. Il est remis à un long métrage en compétition officielle, par un jury composé de chrétiens engagés dans le monde du cinéma (journalistes, réalisateurs, enseignants). Il était présidé cette année par le Suisse Daniel Grivel, et était composé de Christiane Hofmann (France), Mikaël Mogren (Suède), Martin E. Bernal Alonso (Argentine), Françoise Lods (France) et Gianluca Arnone (Italie).
Le Festival du silence
Par ailleurs, en marge du Festival, une pause à l’abbaye de Lérins, baptisé le « Festival du silence », a permis à des acteurs et à des personnalités, de goûter, le temps d’une journée, à la vie monastique. Cette initiative lancée l’an passée dans le sillage du film « Des hommes et des dieux », était une invitation à s’arracher à l’agitation, à la cohue, à la précipitation de la « Croisette », pour gagner un temps de calme et de silence sur l’île Saint-Honorat où vivent les 19 moines cisterciens de l’abbaye de Lérins – dont le symbole a été repris pour la Palme d’or, remise aux lauréats du festival de cinéma…
Deux embarcations avaient affrétées pour l’occasion, même si les personnalités, en tant que telles, n’étaient pas si nombreuses. Après une procession à travers les vignes, un temps de silence était réservé dans la chapelle où le Père abbé lut un passage de « l’Évangile selon saint Jean », et Michaël Lonsdale la « Règle de saint Benoît ». Les pèlerins d’un jour ont ensuite été conduits à l’hôtellerie pour prendre un repas simple et copieux, en silence, agrémenté par la lecture à voix haute d’un texte de Christian de Chergé sur le temps de la prière dans la vie monastique, puis de chants byzantins enregistrés par les moines.
Après l’office de none dans la chapelle, le Père Abbé entraîna fit visiter la salle du chapitre avant de proposer, pour ponctuer cette journée, un dialogue dans le jardin et le cloître, avec les moines.
Apic/P.G.