En brûlant une exemplaire du Coran, le 20 mars dernier, en Floride, le pasteur américain Terry Jones a déclenché toute une série de manifestations meurtrières en Afghanistan. Bilan: une vingtaine de morts et une centaine de blessés.
Les provocations du pasteur évangéliste américain Terry Jones ont porté leurs fruits. Le 20 mars dernier, cet intégriste a effectivement brûlé en public un exemplaire du Coran, déclenchant, deux semaines plus tard, trois jours de manifestations meurtrières en Afghanistan. Largement encouragées par les mollahs au cours de leur sermon hebdomadaire du 1er avril, celles-ci ont fait une vingtaine de morts, dont sept travailleurs de l'ONU, et une centaine de blessés.
Ces manifestations ont pris une telle ampleur que le président afghan, Hamid Karzaï, a demandé à Barack Obama et au Congrès américain de "condamner" l'autodafé de l'exemplaire du Coran "en termes clairs et de prendre position pour que de tels actes ne se reproduisent plus à l'avenir". Plus brutal, mais dans la même veine, le porte-parole du gouvernement de la province de Kandahar, fief taliban, a déclaré que le peuple avait le droit de montrer sa colère devant la désacralisation du Coran. "Tout cela est la faute d'Américains idiots, infidèles et blasphémateurs", a-t-il ajouté.
Le président Obama n'a toutefois pas attendu l'interpellation de son homologue afghan pour condamner le geste "haïssable" du pasteur Terry Jones. "La désacralisation de tout texte saint, y compris le Coran, est acte d'extrême intolérance et sectarisme", a-t-il déclaré, non sans rappeler qu'"attaquer et tuer des gens innocents en représailles est révoltant et un affront à la décence humaine et à la dignité". Le général David Petraeus – qui commande les forces internationales en Afghanistan – s'inquiète quant à lui des retombées que cet autodafé va avoir sur la mission américaine. Une préoccupation qui semble laisser complètement indifférent le pasteur évangéliste. "Nous ne nous sentons pas responsables", a-t-il déclaré dans une interview à Sky News, accusant "l'élément radical de l'islam de chercher une excuse pour justifier sa violence". (CtB/PA)