Le nonce apostolique en Côte d’Ivoire, Mgr Ambrose Madtha, a dénoncé les graves exactions subies par les populations civiles. Pour lui, ce sont les premières victimes de la crise politique qui secoue le pays. Devant la gravité de la situation et les immenses besoins, il a lancé un pressant appel à l’aide.
"Il y a beaucoup de tueries, les gens sont abattus par des tirs à l’arme lourde, égorgés et brûlés vifs. Il y a des enlèvements et des pillages", a raconté Mgr Ambrose Madtha. "Les familles fuient ces violences et se réfugient pour la plupart dans les églises." Selon lui, les diocèses de Man (en particulier les villes de Duékoué et Agboville), les archidiocèses d’Abidjan et de Gagnoa sont les plus gravement touchés. "Ces déplacés sont obligés de tout abandonner pour fuir. Ils manquent de nourriture, d’eau potable, de médicaments et de vêtements", a-t-il déploré, tout en expliquant que l’Eglise catholique tentait de les assister avec le peu qu’elle possède. Devant la gravité de la situation et les immenses besoins, il lance donc un pressant appel à l’aide.
Des risques d'affrontements intercommunautaires
Alors qu'Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, est le théâtre depuis plusieurs jours de combats et de pillages, et que plane sur la ville la menace d'une "offensive rapide", la Caritas ivoirienne fait état de "risques élevés d'affrontements intercommunautaires" dans tout le pays. Elle parle notamment d'une situation "dramatique" dans la ville carrefour de Duékoué, à l'ouest du pays, proche du Liberia et de la Guinée, où les morts et les disparus se comptent par milliers depuis la prise de la ville par les forces pro-Ouattara les 27 et 29 mars derniers.
"La situation humanitaire à Duékoué est extrêmement préoccupante", rapporte le Secours Catholique dans sa dernière mise à jour relative à la situation dans le pays. Plus de 40.000 personnes ont fui les villages alentours pour trouver refuge à la mission catholique et dans un temple protestant. À Abidjan aussi, "la situation humanitaire s'est encore détériorée", affirme la Caritas ivoirienne. Elle signale que plus de 2.000 personnes ont trouvé refuge dans la cathédrale Saint-Paul où l'organisme, aidé de volontaires, assurent, "dans les limites de ses moyens, des repas communautaires, des distributions de nattes, l'approvisionnement en eau potable, et l'assistance psychosociale". (CtB/Apic/Zenit/PA)
