Les 24 et 25 mars derniers, l’Église catholique a proposé à Paris un dialogue entre croyants et non-croyants, mais faute de partenaires, celui-ci est resté relativement limité.
À Jérusalem, le parvis des gentils désignait l’immense esplanade autour du Temple auquel avaient accès les gentils, c’est-à-dire les non-juifs. Le Conseil pontifical pour la culture, présidé par le cardinal Gianfranco Ravasi, a repris cette dénomination pour désigner la structure destinée à favoriser les échanges entre croyants et non-croyants. Après une avant-première à Bologne en février dernier, le Parvis des gentils s’est déroulé les 24 et 25 mars derniers, dans quatre lieux symboliques de Paris: l’UNESCO, la Sorbonne, l’Académie française et la cathédrale Notre-Dame.
Malheureusement, ce sont surtout les catholiques qui ont répondu à cette invitation de l’Église. Les athées, eux, ont plutôt boudé cet événement qui était pourtant organisé à leur attention, à l’exception de quelques intellectuels, dont le généticien Axel Kahn, l’écrivain Jean Clair et le chef d’entreprise Bertrand Collomb.
Ne pas avoir peur de la laïcité
Ces deux journées de dialogue se sont terminées le vendredi 25 mars par une soirée festive et un message vidéo de Benoît XVI retransmis sur grand écran et essentiellement destiné aux jeunes croyants et non croyants. Le pape les a invités à construire des ponts entre eux et à renouer le dialogue. « Sur la route d’un monde nouveau que vous parcourez ensemble, soyez des chercheurs d’Absolu et des chercheurs de Dieu, même vous pour qui Dieu est le Dieu Inconnu« , leur a-t-il demandé.
S’exprimant sur le thème de la laïcité, le pape a également rappelé que les religions ne pouvaient « avoir peur d’une juste laïcité, d’une laïcité ouverte qui permet à chacun et à chacune de vivre ce qu’il croit, en conformité avec sa conscience« . « S’il s’agit de bâtir un monde de liberté, d’égalité et de fraternité« , a-t-il ajouté, « croyants et non-croyants doivent se sentir libres de l’être, égaux dans leurs droits de vivre leur vie personnelle et communautaire en fidélité à leurs convictions, et ils doivent être frères entre eux. » Enfin, Benoît XVI a invité les participants à « faire tomber les barrières de la peur de l’autre, de l’étranger, de celui qui ne vous ressemble pas, peur qui naît souvent de l’ignorance mutuelle, du scepticisme ou de l’indifférence« .
L’initiative vaticane du « Parvis des Gentils » se poursuivra en octobre prochain à Tirana (Albanie), mais aussi, en 2012 et 2013, dans des villes comme Stockholm (Suède), Prague (République tchèque), Genève (Suisse), Moscou (Russie) ou Chicago (États-Unis). (CtB/LcX/PA)