Des affrontements entre chrétiens et musulmans ont fait 10 morts et 110 blessés, mardi 8 mars, dans le quartier populaire de Moqattam au Caire, au surlendemain de l’incendie d’une église de la banlieue de la capitale.
Environ 5.000 personnes s’étaient déjà rassemblées lundi 7 mars au soir devant l’immeuble de la télévision nationale égyptienne, pour dénoncer l’incendie de l’église d’Hélouan. Pour rappel, deux hommes ont été tués, vendredi 4 mars, dans des violences entre musulmans et chrétiens dans ce village non loin du Caire. Celles-ci ont été provoquées par une relation amoureuse entre un chrétien et une musulmane. En Égypte, ce type d’union est illégal, à moins que le chrétien ne se convertisse à l’islam. Le lendemain, des émeutiers ont fait exploser six bonbonnes de gaz dans l’église du village et profané les croix. Le père Yosha, curé de la paroisse copte orthodoxe, et trois diacres sont portés disparu. Selon certaines sources locales, ils seraient morts dans l’incendie de l’église. Les coptes réclament la reconstruction de l’église et accusent les musulmans du village de vouloir construire une mosquée à sa place.
Les affrontements de mardi 8 mars ont éclaté lorsqu’un groupe de chrétiens a barré l’une des principales routes du secteur. Des dizaines de salafistes ont alors attaqué les manifestants et les deux groupes se sont alors battus à coups de pierres et de cocktails Molotov. Des militaires dépêchés sur les lieux ont tiré en l’air pour disperser la foule, mais n’ont pas réussi à mettre fin aux heurts, qui ont fait 10 morts et 110 blessés.
Mohamed Hussein Tantaoui, chef du Conseil militaire suprême au pouvoir depuis le départ du président Hosni Moubarak, le 11 février, a promis que l’église d’Hélouan serait reconstruite avant les vacances de Pâques. (CtB/PA)