En 2000 l’Archevêque de Cologne lance un processus de béatification pour Ailbert d’Antoing. Ailbert était le troisième fils d’Amaury, seigneur d’Antoing. Son frère ainé, Soher, deviendra seigneur d’Antoing à la suite de son père. Son deuxième frère Alibert sera croisé. Ses deux autres frères Thyemo et Walger accompagneront Ailbert dans la fondation de Rolduc. Thyemo mourra à Rolduc vers 1111 et Walger, sera tué en Terre Sainte après 1105.
Ailbert est d’abord éduqué par le chapitre d’Antoing, qui était installé à l’intérieur des murs du château de son père et dépendait de l’Abbaye de Lobbes. Par la suite, il continue son cursus à l’école du chapitre de Tournai qui était renommé à la fin du XIe siècle.
Sa vie au chapitre de Tournai
A Tournai, Ailbert est un contemporain de l’évêque Radbod II. Son nom est mentionné pour la première fois en 1087. Dans les archives tournaisiennes Ailbertus est parfois orthographié Elbertus, Eilbertus et même par erreur en 1090 Gilbertus. De 1087 à 1093, il est présenté comme chanoine ordinaire. En 1094-1095 il est chantre (cantor) et, à ce titre, a la responsabilité de la direction de la liturgie. Il semble que dans cette fonction, Ailbert ait eu un rôle de premier plan dans la mise en place de la toute nouvelle Procession de Tournai. Les sources concernant ses fonctions sont imprécises jusqu’en 1098 où il signe comme témoin un acte avec la mention « chanoine ». Ailbert quitte ses fonctions dans le chapitre pour des raisons inconnues. Le chapitre ne fonctionnait-il pas assez bien ? Un voyage à Rome en 1099 en vue de la scission du diocèse de Tournai et Noyon l’avait-il déçu ? Vers 1100, il se retire à l’extérieur de la cité pour construire une chapelle dédiée à saint Médard sur le site où, peu de temps après, viendra prendre place l’abbaye de Saint-Nicolas des Près.
A Rolduc puis à Vervins
En 1104 Ailbert quitte Tournai avec ses deux frères. Ils arrivent à Rolduc où Ailbert aurait eu une vision. Ils construisent une chapelle en bois, rapidement remplacée par une église en pierre avec une crypte. Dans les Annales Rhodenses, la vie d’Ailbert est décrite comme celle d’un ascète, se laissant mourir de faim ou de froid. Cette vie modeste et sans richesse a opposé Ailbert et son bailleur de fonds et l’amène à quitter Rolduc en 1111.
Il se rend alors en Picardie où il fonde l’abbaye de Clairfontaine, près de Vervins. Il revient de temps à autre à Rolduc comme conseiller spirituel et c’est durant l’un de ces voyages qu’il meurt le 19 septembre 1122 à Sechtem (Allemagne). Ailbert avait souhaité être enterré à Rolduc mais contrairement à ses dernières volontés il fut enseveli à Sechtem. Son corps fut toutefois transféré dans la crypte de l’abbaye de Rolduc en 1895. Son sarcophage est érigé depuis lors au milieu de cette crypte.
C’est en l’an 2000 que l’Archevêque de Cologne a lancé un processus de béatification d’Ailbert d’Antoing par l’église catholique.
diocèse de Tournai/bl